[Sacre - 21 Janvier]Intérieur de la cathédrale

Awena se tenait fière aux côtés de sa soeur cadette. Elle n'avait toujours pas de nouvelles de Marilou et cette absence surtout en ce grand jour lui causait tracas. Dans quoi la princesse s'était-elle fourrée? A moins que ce ne soit son refus à porter ce titre et une robe qui l'ait fait s'enfuir...
Marzina leur avait fait confectionner des robes spécialement pour ce sacre. Elle portait une robe simple n'ayant pas vu la nécessité de se parer outre mesure. L'accession de leur Père au trône de Bretagne et leur rang de Princesses faisaient déjà ressortir la jalousie de certains il n'était nul besoin d'en rajouter. Dans les tons gris et bleus, l'aîné des Princesses commença à ressentir l'angoisse de la cérémonie. Cela allait durer des heures et elle n'avait rien avalé depuis longtemps trop stressée par les préparatifs et ce mauvais pressentiment qui la travaillait depuis quelques jours. L'ordre des Trentes veillait et elle pouvait compter sur son cousin Maël pour assurer la protection du Grand Duc.

Elle vérifia une dernière fois sa robe s'assurant qu'aucun faux pli ne s'était formé pendant son cours trajet. Tout était en place. Elle avait à la dernière minute rajouté son collier avec cette croix qu'elle avait décidément bien du mal à quitter. Elle s'attendait bien à quelques grimaces mais peu importait. C'était son choix! Pour parfaire sa tenue, elle avait accroché à ces oreilles les boucles qu'il lui avait offertes quelques jours auparavant lui disant qu'elles rappelaient ainsi la couleur de ses yeux.

Aux côtés de sa soeur, elle s'avança alors parmi la foule. Renonçant à saisir la main de la princesse blonde pour se donner du courage, elle reprit cette habitude consistant à fixer un point invisible et à marcher sans prêter attention aux regards. Nul doute qu'il y en aurait, des amicaux, des jaloux, des aigris... Malheureusement pour elle, sa technique se révéla vaine quand un visage attira son attention. Immédiatement une brusque envie de quitter sa place pour aller le saluer et se cacher dans ses bras la saisit... Non elle ne pouvait pas... Un sourire fleurit sur les lèvres de la jeune femme. Sa parade de protection ayant échoué, elle regarda alors les personnes qui attendaient le début de la cérémonie. Plusieurs membres de sa famille, des membres éminents du paysage breton... des étrangers qu'elle ne connaissait pas excepté... Lui! le baron français qui les avait occupé pendant les quelques jours précédant le sacre. Ce n'était pas un si mauvais bougre après tout et Awena regrettait son comportement hostile. Il avait touché à sa petite soeur ce qui avait eu pour effet de la mettre en colère. Non parce qu'elle pensait que sa soeur était d'une pureté et d'une innocence sans tâche mais parce qu'elle savait que Marzina risquait des problèmes avec leur père. Ce qui n'avait pas manqué de se vérifier!

Elle arriva enfin à sa place. Le trajet depuis les portes de la cathédrale jusqu'à ce lieu lui avait semblé interminable mais maintenant tout irait bien. Elle répéta silencieusement dans sa tête. Alors... ne pas s'endormir, ne pas tomber dans les pommes, ne pas perdre son latin, ne pas se laisser déconcentrer par les facéties de certains, ne pas penser à lui...

[Château du rohannais]

Et pendant que des pseudos princesses portent des couronnes non homologuées, Ana quant à elle, termine de s'habiller en mettant la sienne, qu'elle a obtenue par la force du mérite.
Amusant, comme la hérauderie fait ce qu'elle reprochait à un autre auparavant... Et dans plusieurs domaines. Mais bon, il est toujours plus aisé d'aller critiquer ailleurs plutôt que de balayer le devant de sa porte. Et le devant de la porte d'Aanor et Henry devait être jonché d'un tas d'ordures...

Lorsque Myrlin prit le trône grand ducal, et que les couronnes à la même époque furent toutes magnifiquement refaites, cela se fit publiquement, les nobles, et même le bas peuple, pouvaient venir donner leur avis, sur les nouvelles compositions des pierreries et des formes... Là, tout se fait dans le secret le plus total, même pas d'annonce à la fameuse salle des proclamations, qui ne proclame pas grand chose au final... Et Ana venait même d'apprendre, un peu plus tôt, que la couronne du souverain elle-même avait été refaite. Toujours dans le plus grand secret... Un symbole fort une fois de plus foulé du pied.

Elle se regarde, dans le grand psyché qui lui fait face. Que vois-tu, jolie brune?
Tu vois une femme usée par ses ennemis et maintenant usée par ses amis. Que te reste-t-il? Ton fils, et ton compagnon. Les seules personnes sur qui tu puisses compter... Un sacre étrange, se prépare, et tu te dois, en tant que duchesse, d'y assister. Tu seras l'une de celles et ceux qui toucheront la fameuse nouvelle couronne, symbole d'une Haute Noblesse qui reconnait son souverain...

Quand Elfyn avait annoncé à Ana qu'il se ferait sacrer Roy, il lui avait dit, et c'est ce qu'elle avait pensé au départ, que l'objectif était symbolique, une boutade faite aux français. Mais la boutade se transformait en véritable développement royal, en démonstration m'as-tu-vu déplacée. Alors que l'on expliquait au peuple que l'économie bretonne était encore fragile, que des enchères étaient organisées pour financer l'arsenal, que partout l'on parlait de plan de rigueur pour surmonter la crise, la famille royale semblait plutôt occupée à se faire de luxueuses couronnes, et à se détacher de ce peuple qui pourtant, attendait d'Elfyn, tout le contraire.

Ana n'aurait jamais cru dire un jour qu'elle regretterait Myrlin, mais elle doit l'avouer, une chose lui manquerait, son humilité devant le pouvoir.

Sa robe, noire et blanche, elle l'a faite aux couleurs de la Bretagne, d'argent et de sable... La seule touche colorée qu'elle portera, sera ce collier, offert par Valeyriane, une jeune gueuse qui avait dû se ruiner pour lui faire un tel présent. Elle lui avait promis de le porter le jour du sacre, et elle tiendrait sa promesse. Ana le touche, du bout des doigts... Il rappelle avec superbe, l'émeraude de ses yeux. Un cadeau inestimable. La preuve que ce sont les plus démunis qui finalement, demeurent les plus généreux, les plus simples aussi.

Et pour terminer de noircir ce tableau déjà peu avenant, la duchesse du rohannais est malade depuis plusieurs jours. Elle n'arrive plus à avaler quoi que ce soit au lever, toute odeur un peu forte lui provoque des nausées. Des symptômes qu'elle a bien connus, onze années auparavant.

"Catherine...
-Oui Madame?
-Je n'ai aucune envie de me rendre à cette mascarade!
-Madame ne vous énervez pas, vous allez encore être prise de nausées!
-En plus ce sera plein de françois!
-Dont certains que vous appréciez... Vous vous cherchez des excuses. Mais vous devez vous y rendre, c'est là votre devoir, je ne vous ferai pas l'affront, de vous le rappeler.
-Trop tard, tu viens de le faire.
-Veuillez accepter mes excuses, Votre Grâce."

La duchesse soupire, et recule près de son lit pour s'y asseoir, en veillant à ne pas faire de plis à la robe.

"Arrête de me donner de la Grâce, tu m'agaces. Puis grasse je vais bientôt le devenir, de toute évidence... Je dois retrouver le baron de Trebeurden à la Cathédrale, j'ai hâte de lui apprendre la nouvelle, il va être heureux comme jamais. Voila au moins de quoi ensoleiller un peu ma journée. Puis voici des semaines que nous nous sommes vus, j'espère qu'il ne me trouvera pas trop blanche, à ne rien manger, je vais encore dépérir, comme lors de ma dernière grossesse...
-Et vous vous êtes inscrite aux joutes! Vous prenez bien trop de risques. J'espère que Monsieur le baron vous le fera remarquer lui aussi!
-Non, parce que je le lui annoncerai qu'une fois les joutes terminées!"

Et toc. Ana renvoie ainsi sa suivante dans ses peinates, et se lève soudain, prête à partir, comme si la simple idée des joutes lui avait soudain donné l'envie de se rendre au Sacre.

"N'oublie pas ma malle, il me faut ma robe de bal, mon harnois, mon épée, j'ai fait préparer mes lances qui sont déjà sur place. Je souhaitais me faire annoncer par mon héraut personnel, mais apparemment, ça aussi, on ne le peut plus! Vivement que je retourne jouter à l'étranger tiens.
-J'ai d'ailleurs reçu missive, les destriers que vous aviez choisi pour la joute sont bien arrivés, apparemment ils ont suivi vos instructions à la lettre concernant les soins à leur donner.
-J'espère bien! J'ai hâte de voir la petite Maeve également, et de la voir profiter de mes leçons sur la piste de danse, et puis il y aura Madeline aussi, sa robe sera sans doute Madgnifique à elle aussi.
-Vous voyez.
-Quoi?
-Que vous allez passer une bonne journée et que vous en trépignez d'impatience!"

Evidemment, car en Bretagne, il y a certes, tout ce qui donne envie de pleurer d'amertume, mais il y a aussi le reste. Et ce reste, c'est bien ce qui fait avancer Ana, lui donne envie de se réveiller chaque jour.

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[Nantes, la Cathédrale]

Au bras d'un baron lui-même en superbe tenue, Ana, alors qu'elle s'apprête à franchir le seuil de la lourde porte de l'ancienne bâtisse, marque un demi-arrêt, et se penche vers son brun.

"Attend, une seconde, je me compose un sourire..."

Les traits du visage se tendent, les pomettes remontent, les yeux se mettent à briller un peu plus, tandis que les lèvres s'étirent. Ana est une actrice de premier ordre. Son sourire est éclatant, il illumine son visage, qui était déjà mis en avant grâce aux perles tissées dans sa chevelure en cascade.
Elle a voulu sa tenue sobre, rappelant fortement la Bretagne, et elle ne le regrette nullement. Un instant, elle hésite... Elle devrait lui dire... Pour la couronne... Mais se résigne, lâche, elle n'a pas le courage de lui annoncer une fois encore une déception cruelle. Il le verrait par lui-même...


Le couple remonte l'allée, lentement, pour saluer poliment, mais sans grand discours du fait de la solennité du moment, les connaissances et amis croisés.
Elle laisse son baron dans la rangée réservée à son rang, tandis qu'elle termine de remonter seule la nef centrale. Lentement, elle se glisse sur le banc des ducs, et prend place au côté de la seule autre femme portant la couronne ducale, son amie Chimera.
Elle se penche doucement vers la rousse, qui est à couper le souffle.

"Demat Chim... Tu es magnifique! Tu contrastes un peu avec Riwan..."

Clin d'oeil amusé à son amie, tandis qu'elle continue de couvrir du regard l'ensemble des invités présents. Des suprises, des inconnus, des nobles et des non nobles, une belle panoplie, qui remplissait rapidement la Cathédrale.

Tout le monde attend l'entrée du souverain, le souffle légèrement retenu. Ana songe à celui qui aujourd'hui va être reconnu par ses pairs. Son oncle, son ami... Celui qui le déçoit peut-être aujourd'hui, mais avec qui elle partagea tant d'autres moments inoubliables... Elle ne peut décemment pas être triste qu'il soit sacré, ce serait un comble... Disons, que ce sera un demi-bonheur, une semi-joie. Car tout de même, elle est fière de lui, de ce qu'il est, en tous cas au plus profond. Et elle est fière d'être de ceux qui aujourd'hui sont témoins de son accession officielle au trône du Grand Duché de Bretagne... Désormais, du Royaume de Bretagne.

Clode est là, droit, respectable dans son habit de Camerlingue. Il semble bien pâle, et Ana fronce les sourcils, on dit sa santé défaillante... Ce n'est pas le moment qu'il parte auprès de Doué le tonton, car il emporterait bien des valeurs dans la tombe...
Elfyn fait alors son apparition, l'Ordre des Trentes, autour de lui, tel qu'ils avaient organisé les choses à la caserne. Le moment, enfin, arrive.

[ Dans la cathédrale ]

Encore quelques pas et ils seraient à la place que la duchesse miroitée. Essayer de passer entre les gens avec une robe imposante ce n'était pas une mince affaire.


Veuillez nous excusez...oups pardon votre pied, ça va rien de cassé? ...

Ils passaient afin de rejoindre les amies de la duchesse.
Une fois à bon port la duchesse posa son séant.

J'ai cru qu'on allait jamais réussir à trouver notre place.

Elle salua les personnes autour d'elle, fit une bise à Jo et Rose, mais pas le temps de papoter les choses sérieuses allaient déjà commencer.

[Perdu dans les mers chaudes du sud]

Cap'taine cap'taine, je vois quelque chose à l'horizon mais oui, c'est bien ca Terre, Terre.

Fanch tu es sûr? Si tu n'as pas les yeux en face des trous comme la dernière fois je te fais pendre à mes vergues.

Mais cap'taine c'est pas de ma faute s'il n'y avait rien sur cet ilot.

M'en fout tu m'as fait une fausse joie, alors que ca fait une semaine que l'on a plus rien à bouffer, c'est pas des choses à faire. Là tu as intérêt qu'il y ai un truc un bouffer sinon...

Le capitaine pointa du doigt le coq qui était en piteux état sur les vergues pour avoir balancé les réserves de nourriture à la mer un soir où il était fin saoul.Le navire glissa rapidement sur l'onde pour déposer l'ancre derrière la protection d'une barrière récifale.

Une chaloupe à la mer vint déposer un groupe d'aventurier chargé de découvrir de l'eau douce et de la nourriture qui leur fait tant défaut.

Des heures passées dans la forêt, sous la chaleur, dans l'humidité atroce qui colle les vêtements sur la peau, quelques fruits qui atténuèrent la faim qui leur tenaillait le vente, de l'eau mais rien de suffisant pour permettre une navigation convenable.

A l'entrée d'une clairière les marins tombèrent sur le plus incroyable des spectacles. Un troupeau de belles et magnifiques jeunes femmes était là à se baigner, se prélasser, manger... Ha manger, manger, des fruits juteux, de la viande sanguinolente...

Les hommes de la mer entrèrent dans la clairière abasourdies, sans se parler. Mais déjà, les femmes se passèrent le mot.

Des hommes. Des hommes? Des hommes.

Des cris de joie, des sourires, des regards d'admirations, elles n'étaient pas farouches et s'approchèrent à leur tour du groupe.

Bienvenue sur l'ile des plaisirs messire, cela fait bien longtemps que nous n'avons pas eu d'homme ici. S'il vous plait restez avec nous, nous sommes prêtes à tout pour avoir de la compagnie. Nous nous ennuyons depuis tellement longtemps sans présence masculine...

Trilo allait répondre à la dame lorsque...

Messire débout ! Il est l'heure ! Votre façon de faire attendre votre promise n’est vraiment pas agréable !! Habillez vous vite afin de pouvoir faire votre première sortie officielle par les cornes du Sans Nom !

Le baron se réveilla en sursaut, un gros filet de bave sur la commissure des lèvres.

Gnheinn! Ou suis-je? Qu'est ce qui se passe? Sorties? Hein? Quoi? Rho? Crotte.

Hop un coussin dans la face de la vieille bique.

Fichez moi la paix, partez sans moi, je vous rattraperais facilement avec Azénor.

Il se recouvra de son drap et essaya de repartir vers l'ile des plaisirs, heureusement qu'il avait eu le temps de faire une carte précise.

Maël à la droite d'Elfyn gardait une main négligemment posée sur la garde de sa dague, au corps à corps, on avait pas le temps de sortir une éspée...
Sa grande éspée bâstarde ne devait servir qu'en dernier recours.

Le Duc De Rhuys et Maréchal De Bretagne était sur ses gardes...La situation actuelle était propice aux tentatives d'assassinats....

Il grimaça un peu, les récentes brûlures sur son torse lui faisaient encore mal depuis son enlèvement par des sbires des Guérande et la nuit de torture qui en avait résulté...

On avait voulu qu'il donne les accès secrets du Château mais il s'était échappé avant en tuant pas mal de ses ravisseurs mais sans ses frères d'armes, il devait avoué qu'il y serait resté...Ils étaient arrivés juste au moment où il le fallait...

Comme quoi, former une élite avait du bon....

Il leva légèrement la tête et vit des hommes en surveillances...
Dans les rangs, il en allait de même...Le dispositif était en place.
Le colosse s'estima satisfait si jamais la chose lui arrivait parfois...

Tout en évoluant à la droite de son souverain, il se demanda combien de gens avait mis sa tête à prix parmi la noblesse françoyse...

Un coup d'œil jeté au carré qui encerclait son souverain et dont il faisait parti...les gars étaient en place, il dit à voix basse:
-"ouvrez l'œil les gars..."


Il faut lire le rp, réclamation de la censure à faire par mp...

[De retour sur l'ile des plaisirs]

La carte était bonne est le capitaine se retrouvant au beau milieu de la clairière de l'ile des plaisirs youhou. Ses hommes étaient étendus sur le sol, chacun avait une amazone pour s'occuper de lui. Elles étaient toutes dirigées vers le coté opposé aucune d'elle ne le voyait.

Hého, je suis de retour, il y a quelqu'un pour s'occuper de moi?

Une amazone se retourna, haa elle avait le visage d'Evenice, une autre le visage d'Aliénor, Haaaa Leyah est là aussi, la bas une rousse, HAAAAAAA horreur, Lallie. Elles avaient les lèvres pleines de sang en fait elles ne s'occupaient pas des marins mais les dévorées. Elles avancaient vers lui avec un regard sadique. Le capitaine voulait prendre ses jambes à son cou mais il ne pouvait pus bouger. Elles riaient. Lallie arriva la première, il ne pouvait pas se débattre il n'était plus maître de son corps. Elle lui pris la tête avec l'une de ses mains et ouvre dans la bouche pour lui SPLASH

Haaaa c'est froid, vous êtes folle espèce de vieille bique.

Et hop un autre cousin dans la poire.

Mais cette fois-ci le baron se leva d'une traite et sans plus attendre se trouva dans la cathédrale. Fier d'être au bras de sa belle conquête. Elle n'était pas contente mais lui s'en moquait. En retard en retard, si la cérémonie n'a pas commencé c'est qu'il est donc en avance.

Un sourire hiératique sur les lèvres, non, elle ne dira rien... Mais n'en a pas moins pesté en entendant Lallie la trouver vieille, levé les yeux au ciel devant ses extravagances, trouvant finalement que la vieille Brivael a quelque mérite, et surtout, elle s'est mordu très fort la lèvre pour éviter de lui répondre.
Une respiration, non non, on ne s'attaque pas aux duchesses enceintes, femme de suzerain, j'en-passe-et-des-meilleures, parce qu'elle n'aura pas assez de toute une vie pour s'en débarasser ensuite. Et qu'elle souhaite vivre tranquillement, sans être obligée de se cacher pour parler à son parrain.

Elle lève donc le regard sur la rousse mielleuse, mon Dieu, qu'elle est laide ainsi, ça ne lui va pas, comme un masque plaqué sur sa vraie nature.
Je te remercie pour ma robe. Non, je n'ai rien entendu... Eh oui, faut pas déconner non plus, elle ne va pas griller toutes ses cartouches!!
Mais elle n'a pas le temps d'en dire plus que le Duc d'Ouessant apparait, tel un sauveur, lui permettant d'échapper à une discussion... renardesque.

Elle les laisse se trouver, retrouver et que-sais-je, en profitant pour continuer son tour d'observation, notant la présence du baron qui n'a pas l'air réveillé, Souzix accrochée, voire littéralement pendue à son bras. Pauvre demoiselle, qui ne sait dans quel guêpier elle s'est mise... Arriver à supporter Trilo est une véritable gageure...
Haussement d'épaules, sourire, les joues crispées parfois, mais on ne peut faire la moue.

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Les têtes couronnées et les belles tenues n'avaient que peu d'importance pour le mestre. Seule comptait sa mission: la sécurité du souverain de Bretagne !

Il savait où se trouvait chacun de ses frères d'armes, il connaissait leur faculté à réagir en cas de problème et cela le rassurait.

Son regard se portait sur tout le monde, observant les mains et les yeux de chacune des personnes présentes. C'est souvent dans le regard qu'on distingue ce qui va se passer chez l'adversaire, sa formation auprès des plus grands le lui avait appris.

Les mâchoires serrées, le regard perçant, c'est certain qu'il n'avait pas l'air joyeux le mestre. Mais ce n'était pas ce qu'on lui demandait...

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Faisant à son tour son entrée dans la cathédrale, Clémence arriva vêtue de sa robe rouge et or confectionnée par l’inimitable Alathariel, le chef surmonté d’un diadème et ornée de boucle d’oreilles assorties.



Passant dans les allées, la princesse se rendit à la place qu’on lui indiqua. Se faisant, elle chercha instinctivement du regard les personnes qu’elle connaissait. Saluant au passage.

Arrivée à sa place, elle prit alors seulement le temps d’observer les vitraux et autres ornements de la cathédrales. C’était toujours un sentiment de plénitude et d’introspection qui s’en dégageait. Elle ne pu s’empêcher de faire une prière intérieur. Une pensée à toutes les personnes qu’elle aimait. Mais également à la délicate affaire que lui confia son filleul pas plus tard que la veille.
Elle demanda au Très Haut son aide, et la sagesse d’Aristote pour la guider.
Cela ne sera pas de trop.

Puis, une fois sa prière achevée, elle reporta son attention sur la cérémonie.

Une journée animée par le sacre du Grand Duc, et la présence du brun oblige, l' Azelas n' était vraiment pas d' humeur à se triturer l' esprit à la recherche d' une tenue exceptionnelle. C' est donc tout de beige et de blanc vêtu qu' il se rendit à la cérémonie, sa blonde à son bras, accompagnés du petit Naël qu' il ne manqua pas de saluer.

De ses yeux emplis de fatigue, il observait le parcage de la cour Bretonne.. Carnaval défilait à lente vitesse, ce qui provoquait chez le jeune homme un long soupir de lassitude. Quand vint son tour de faire le mouton, il guida le petit groupe jusqu' à leurs places, profitant du mouvement pour adresser un bref signe de tête à son ami le Roy d' armes.

- Dis donc toi! que je te prenne pas à regarder les fesses des donzelles hein! lui murmurait sa douce de son tendre air menaçant. Tournant sa plus innocente facette en direction de cette dernière, il répliqua :

- Mais de quelles fesses parles-tu ? C' est à dire que sous d' amples toilettes comme celles-ci il n' y avait pas grand chose à reluquer.. Mais son esprit vagabondait plutôt à l' erreur qu' il avait commise en prenant le départ : il avait oublié son oreiller ! Et le pestacle promettait de durer.