[Sacre - 21 Janvier]Intérieur de la cathédrale

[domaine Malnoë]

Ce fut le branlebas de combat pour préparer tout le monde en vue du sacre de leur futur Roy. La baronne tenait à ce que ses chers bambins âgés d'un an assistent également à ce grand évènement. C'était tout de même leur patriarche qui allait devenir Roy de Bretagne.

Chika opta pour une robe blanche et rouge, simple qui avec ses grandes manches pouvait cacher sa dague ornée de son blason. Autre avantage de sa robe était qu'elle s'ouvrait au niveau de la jupe ainsi elle pouvait même porter son épée offerte par son tendre époux, marqué elle aussi aux couleurs de Malnoë. Cachée aux yeux de tous, elle pourrait aisément la sortir en cas d'agression lors de la cérémonie. Car non seulement elle était vassale, membre de la famille du Roué mais elle assurait également sa protection étant membre des Trentes.

Au bout d'un temps certain, ils furent enfin prêts.



La même tenue que son père avait été créé pour le petit Morgan et la même robe que sa mère pour la petite Maylis. Ainsi vêtus on saurait tout de suite à qui il faudrait les ramener en cas de fuite des deux petits chérubins qui marchaient depuis peu.

[A la cathédrale]

Le carrosse s'arrêta derrière toute la horde des autres. Chika avait attaché son fidèle destrier Zéphyr à l'arrière de leur voiture. Ainsi en cas de danger elle pourrait protéger son Roy rapidement.

Un œil avisé fit le tour de l'assemblée, elle y vit bon nombre des Trentes déjà présents et déjà en place. Sa famille, connaissances et ami(e)s arrivaient en masse également. Beaucoup de nobles françois étaient arrivés aussi. Chika accompagna son époux et ses enfants dans le coin réservé à la famille. Après les avoir embrassés tendrement...

Je vous laisse avec papa les enfants. Soyez sage ! Maman va se placer juste là-bas dans le coin des nobles afin de veiller à la sécurité des titrés présents et surtout de notre patriarche.

Pour l'instant les bambins étaient sages, émerveillés par tous les beaux habits et par la beauté de la cathédrale. Après avoir serré la main de son mari d'un geste amoureux elle s'approcha de Mimi qui se trouvait non loin et la salua tendrement.

Demat Mimi ! Je vais me placer de l'autre côté. Pourras tu aider Firk à s'occuper des jumeaux au cas où ils décideraient de se déchainer ? Je te remercie.

Un petit sourire accompagna sa demande tandis que son regard tomba sur l'homme qui l'accompagnait. Elle était heureuse que sa cousine retrouve un peu de bonheur.

Tu es radieuse ma cousine. Je dois aller me placer, mais j'espère bien que tu me présenteras le beau messire qui t'accompagne.

Un petit clin d'œil et la baronne alla se placer sur le banc faisant face à celui où était installé son cousin Kill. Elle lui fit un signe de tête pour le saluer et lui montrer qu'elle serait à ses côtés et veillait elle aussi.

[suite des Angevines invitées]

- Jo, je suis prête, je vous devance pour admirer la cathédrale et prier avant l'arrivée des foules

- Volontier, et toi, Rose, tu nous garderas une place hein, et n'oublie pas le flacon de vin d'armagnac dans ton manchon, il fait froid et ce bon vieux pousse-rapière fait merveille en toute occasion

Sur ces paroles, la Baronne prit le chemin de la maison de Dieu et s'en fut pas les couloirs

[Arrivée au sein de la foule qui envahit la Cathédrale]

- ouichhhhhhhh, ben tiens, c'est déjà plein de monde qu'est ce que je vais dire à Jo maintenant si je ne trouve pas de place ?

Avisant un valet en livré bretonne, Rose le hèle et lui demande de la conduire vers les places destinées à la noblesse françoise en général, et aux angevins en particuliers

- Faite vite mon bon , il y a trois autres dames qui doivent me rejoindre et j'ai promis de leur garder place à mes cotés, et une belle place, hein, parcequ'il y a sang royale qui ne saurait poser son séant n'importe où

Elle suivit prestement le valet tout en distribuant sourire mi-amusé mi-de circonstance aux autres invités afin de ne commettre aucun impair aucune parole ne franchit ses lèvres .

Prêt...Il l'était...La tenue d'apparat de l'ordre des Trente, ses insignes de mestre d'armes, bastarde et miséricorde au baudrier.

La garde rapprochée du Grand Duc était là, veillant sur le souverain de Bretagne. Rapidement, il rejoignit sa place à l'arrière gauche.

Regard affûté, gestes précis, tous les sens aux aguets.

Dans l'assistance il pouvait compter sur ses frères d'armes en cas de problême, tout était réglé et rien ne devait entâcher ce jour.

Chacun couvrait l'autre et tous donneraient leurs vies pour la mission première qui était la leur.

Revêtue de sa plus belle robe , confectionnée pour l'évènement, la duchesse de Beaufort-Dénéré admira l'édifice tout en y pénétrant.

Puis son regard balaya l'assistance fort nombreuse, faisant sourire et signe de la main à ses connaissances et amis.

Enfin , elle repéra sa soeur . Attrapant sa cape pour la resserrer un peu , Jo se glissa près d'elle et s'assit.

-Je n'ai pas oublier le pousse-rapière lui murmura t elle en souriant .

J'ai même pensé à prendre une petite flasque de chouchen.


Jo se réjouissait de participer à cette cérémonie.

Enfin en place, joffrey la rejoignit rapidement, toujours aussi prompte dans ses gestes et ses décisions.

Rose lui sourit et apprécia qu'elle ai également pensé aux bois sans soif pour tenir la longueur de la cérémonie qui ne manquerait pas de s'éterniser, comme tout ce qui touchait au Sacre et aux allégeances en générale.

La Baronne pour une fois avait dérogé à son habituelle couleur, et s'était revêtue d'une Robe d'un rouge somputeux, coiffée d'une toque en fourrure des plus confortable

- Regarde Jo, que de monde, et que de belles toilettes, rien ne change en ce bas monde, les femmes tiennent toujours à paraitre les plus belles, et les hommes les plus grands.

dit elle avec un petit rire de connivence, puis elle glissa sa main dans son manchon pour en sortir sa petite flasque de pousse rapiere et en bu une petite lampée.

- Avec ça au moins je suis parée pour attendre !

La foule affluait sur le parvis, bretons... étrangers... nobles... roturiers... tous ou presque étaient présents pour assister au sacre de sa majesté au sein de cette imposante cathédrale...

La beauté des lieux était certaine mais l'esprit du "Trente" était ailleurs, aux aguêts... prêt à intervenir... pour sûr il n'apprécierait ce jour la grandeur de cette cérémonie

Le facies de marbre au passage des invités de la grande porte du lieu saint, même pas un signe aux personnes qu'il avait pour habitude de cotoyer à l'ordinaire, les nommer seront trop long à citer, ses sens étaient en alerte... Un regard à ses frères et soeurs d'arme en position stratégique, tout se déroulait pour le mieux pour le moment... qu'il en reste ainsi...

La douleur à son épaule de la précédente excursion des "Trente" s'atténuait progressivement, mais le Montfort n'en laissait rien ressortir... son bras saurait frapper vite et fort s'il le fallait...

La cérémonie n'allait plus être longue à débuter, le silence et le calme protocolaire durant le sacre faciliterait la tâche des "Gardes"

[A Besné, à l’aube]
La vicomtesse est debout depuis peu et déjà de mauvaise humeur… pour ne pas changer. Elle tourne et retourne ses malles. Le bruit fait accourir Eillena, sa dame de compagnie.

- Vicomtesse, votre repos ?
- Nantes, le sacre du Grand Duc… Je ne vais pas y aller en vêtements de nuit tout de même !
- Vous allez y aller ?
- Oui
- Mais vicomtesse, votre médicastre vous l’a dit, il vous faut un repos complet.
- Au diable le médicastre, je dois y aller
- Ils comprendront…
- Comprendre quoi ? Tu penses vraiment qu’ils vont comprendre ? As-tu vu les coursiers défiler depuis sa mort ? La seule à s’être manifestée c’est la princesse. Ils sont sans cœur, tu le sais aussi bien que moi. Si je n’y vais pas, ils en feront les choux gras… inutile d’espérer d’eux la moindre compassion.

La blonde avait fini par s’assoir à côté de la malle pour mieux la vider sans fatiguer trop précocement un corps qui allait devoir affronter une rude journée. Elle était tellement occupée dans son affaire qu’elle n’avait pas vu Eillena s’absenter pour revenir quelques instants plus tard avec une tenue. Elle se racla la gorge pour attirer l’attention de la vicomtesse.

- Eillena ?

Devant l’étonnement de la blonde elle enchaina un sourire espiègle aux lèvres. Il s’en était passé du temps depuis qu’elle l’avait recrutée comme apprentie dans son atelier à Guérande. Une certaine complicité c’était nouée entre les deux femmes.

- Je le savais… votre caractère Vicomtesse… les médicastres ne font pas le poids. J’ai travaillé dessus depuis la mort du baron.
- Je… merci… heureusement que tu es là tu sais… Si tu veux bien m’aider à me relever et à me vêtir.

Elle n’était que fiancée quand la mort a emporté le baron, bien aidé dans son œuvre par le duc du Trégor, c’est donc en blanc qu’elle avait choisi de porter le deuil. La robe d’Eillena était large, serrée seulement, mais subtilement au niveau de la poitrine, elle cachait presque tout de sa grossesse pourtant avancée. Elle agrémenta sa tenue, d’une cape sur laquelle elle avait brodé les couleurs de son fief et d’un voilage qui couvrait son léger décolleté. Du made in Breizh, comme à son habitude, et elle en était pas peu fière. Elle n’ouvrit pas son coffret à bijoux, se contentant d’une simple croix et d’un médaillon qui ne la quittait plus et sans lequel elle avait enfermé une des boucles rousses de son défunt promis. Enfin, elle posa sa couronne de vicomtesse au sommet de sa tête. Une fois apprêtées, elles se mirent en route pour Nantes accompagnées des deux gardes qui ne quittaient plus la vicomtesse depuis l’attaque du Baron. Ce n’est pas les étrangers présents au sacre qu’elle craignait, mais ses homologues bretons… les temps avaient bien changé pour le Grand Duché. Par chance, Besné était proche de Nantes, le voyage fut donc court et peu éprouvant pour la blonde.

[À Nantes, sur le parvis puis dans la cathédrale]

Elle laissa les deux gardes à l’entrée. Après avoir rassuré sa dame de compagnie sur sa santé, elle avança dans la nef à la recherche de sa suzeraine.



Le visage de la blonde était plus pâle qu’à l’habitude, si Eillena avait fait des merveilles pour cacher le creux de ses joues et ses yeux marqués, il restait ce teint qu’elle n’avait voulu faire cacher. Inutile de faire croire que tout allait bien alors que ce n’était pas le cas. Elle finit par demander à un des placeurs si la marquise était arrivée. Il lui désigna le haut de la nef, les rangs les plus proches du cœur et elle fut soulagée de reconnaitre rapidement la Marquise de Malville au tout premier d’entres eux. Elle se focalisa sur elle tout en avançant, ignorant tous ceux qui étaient déjà arrivés, profitant du fait que la cérémonie n’était pas encore commencée, pour aller la saluer, elle et le duc de Brocéliande qui l’accompagnait.

- Votre Altesse, Votre Magnificence

Son regard se posa alors sur son ami, messire de Silly, le Roy d’Armes, tout proche lui aussi et se fut pour elle un déclic. Le travail de cartographie qu’elle avait réalisé, les fiefs pour les trente, les armoiries qu’Henry avait réalisées ensuite, le délai imparti. Le visage encore plus blanc, elle se tourne vers sa suzeraine, lâchant d’une petite voix trop serrée par l’émotion :

- Il va l’adouber…

Dans l'assistance se tenait Meerclaw, en grande tenue de l'Ordre des Trente, l'épée au côté, le pourpoint masquant la tunique de cuir renforcée et d'autres choses encore pour assurer la sécurité du Grand Duc, qui se trouvait être aussi son oncle et patriarche...

Tout en promenant son oeil aiguisé sur la foule, il ne manquait pas de remarquer les superbes toilettes des invitées, les couturières avaient rivalisé d'ingéniosité et de talent et le spectacle valait le déplacement. Tel un écrin, La cathédrale enserrait majestueusement l'assemblée qui rutilait de soieries et de bijoux. La cérémonie et ses festivités promettaient d'être grandioses, un événement qu'il raconterait sûrement à ses petits neveux et nièces, voire à ses propres enfants s'il en avait un jour...

Puis il se rappela que le destin d'un combattant était souvent de mourir jeune, et son visage s'assombrit un peu.

Athris avait la tête qui tournait un peu et se sentait tout petit au milieu des invités qui avaient revêtus leurs plus beaux atours. Des ducs, des marquis, des barons … la famille du Grand Duc bien sûr, les grands du clergé et les notables de Bretagne.

- Tu es sûre que l’invitation ce n’était pas pour donner un coup de main aux cuisines ? Ou pour soulever les traînes ? J’ai l’impression que tout le monde nous regarde.

Quand l’éblouissement des pierreries et le chatoiement des fils d’or et d’argent s’atténua un peu, passé le premier choc il commença à distinguer quelques visages connus.

[Château de Nantes, à quelques centaines de mètres de la Cathédrale]

Dans ses appartements, Awena n'était toujours pas prête. Elle n'étais pas coiffée, pas habillée ( ) et elle n'avait pas pris son petit déjeuner. De toute façon la veille au soir déjà, elle avait à peine touché à son assiette. "C'est votre ami qui vous tracasse encore?" lui avait demandé Nynaeve déçue de voir le peu d'appétit de sa maîtresse pour le repas qu'elle avait préparé elle-même. Loin de là, c'était peut-être le seul qui arrivait à lui procurer des moments de détente et d'insousciance ces derniers jours.
On vint frapper à sa porte, la princesse se cacha derrière un paravent tandis qu'une domestique entra dans la pièce.

Des gens du peuple sont à la cathédrale. Invités par Roxane de Montfort-Laval d'après leurs dires.

Invités de???

Oh non... Entre les gaffes diplomatiques de l'une et les excentricités de l'autre ses cousines éloignées allaient l'achever.

Allez voir la Princesse Marzina! Je suis sûre qu'elle trouvera une charmante solution!

Awena congédia rapidement la domestique et s'attela à se préparer. Elle avait encore du temps devant arriver dans les dernières avec ses soeurs et son père. Tandis que Nynaeve vérifiait une dernière fois la qualité des coutures de la robe, deux femmes la coiffait. La princesse jeta un regard exaspéré vers un coffre qui contenait cette couronne qui faisait tant parler. Elle la porterait de toute façon n'en déplaise à certains!