[Sacre du 21 janvier] Le parvis et la place

A Nantes, y a une grande cathédrale.
Et devant la cathédrale... Y a une grande place !

Si cela avait été possible, il est évident que tout le peuple breton aurait été convié à l'intérieur de la cathédrale. Mais si le Très-Haut est infini (enfin, c'est ce qui se dit !), la cathédrale, elle, ne l'est pas. C'est pourquoi les organisatrices du Sacre ont décidé que le "bas-peuple", c'est-à-dire les bretons qui ne sont ni nobles, ni enfants de nobles, ni membres du CD ou CGD, ni membres de la famille Montfort, devrait rester sur la place le temps du sacre. Il aurait l'occasion d'apercevoir le nouveau Roy sur le parvis à l'issue du couronnement.

Mais ! Il était, bien sûr, hors de question que le peuple s'ennuye et meurt de froid en attendant son souverain. Ainsi, pendant que la cérémonie se déroulerai... Les simples bretons auraient l'occasion de festoyer !

*

Le 20 au soir, une horde de saltimbanques envahit la place de la cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul. Echoppes et stands en tout genre avaient brusquement poussés, comme une armée de champignons, sur les pavés. Cracheurs de feu, montreurs d'ours, marionnetistes côtoyaient danseurs, comédiens, troubadours, manchands de friandises et maîtres de jeu.

*

Nous sommes le 21, enfin. La foule se presse sur la place, tandis que les nobles rejoignent le divin bâtiment qui la surplombe. Ici, la roulotte faisait fureur ; là, des gamins restaient bouche bée devant le numéro d'un magicien. Moi ? Je soupire. La cérémonie sera d'un cruel ennui, c'est évident... Et dire que je pourrai rester dehors pour m'amuser ! Mais bon. Ca ne se fait pas, pour une fille de Duchesse. Bien imbéciles sont ceux qui râlent en découvrant qu'ils ne sont pas autorisés à rentrer. Ils ne connaissent pas leur bonheur !

C'est dans la roulote que la voyante disait l'avenir dans l'intimité.
Une atmosphère mystérieuse à cause des encens, et des nombreuses bougies dont leur lueurs planaient dessinant des ombres étranges sur le lambris des murs.
La bohémienne assise devant une boule de cristal regarda le petit garçon.

Hum...

Elle attrapa vivement les deux pièces et mordu dedans.

Du bon or ! ca ira.

Elle plongea son regard dans celui du gamin, marmonnant dans une langue inconnue.
Au bout de longues minutes, elle se leva d'un coup pour faire sursauter l'enfant, tout en le pointant du doigt.

TTTUUUUuuuuu va avoir l'occasion de vivre de GrrrANNnnndddeeeesssss AvvennntTuUUuuurreeessss !!

Mais pour cela tu devras accomplir une quête ! Tel un grand chevalier !

La voyante se frotta le menton, puis se gratta la tête.

Attend p'iti le message n'est pas très clair, j'y comprends rien !!

Elle regarda dans la boule pendant de longues minutes...

Je vois un radis ! Il est très important et tu devras aller le voler pour le manger,
Oui voler ! Car un vieux Dragon le garde un dragon à la robe rouge….

Ainsi tu seras béni des dieux mon enfant !! Et tu auras un princesse au doigt ???

Arfff pas clair là ?? Au bras peu être ??

La langue des dieux anciens n'est pas très clair...
Va !! Pars !! Et accomplis ta QUUuuèèèTTTtttteeeeee !! Mon brave courageux chevalier !

Epuisée la voyante se tenait la tête entre les mains.

[Soyez patient je fini avec le petit garçon ]

Elle retient un gloussement en voyant le manège de la voyante , mais il ne fallait pas rire cela était peut être sérieux.
Sérieuse elle était a entendre sa première phrase , ou très bien renseignée.

Citation :

Je vois un homme peu être un barbare au nombre de ses poils sur son corps.
Regardez cette carte c'est lui.

La carte devant les yeux , Pelotine ne peut nier , Lemerco y apparait.
Mais pourquoi Lemerco ?

Euh s'il m'a proposé des choses ? Euh bien sur oui mais comme a toutes les femmes , bohémienne ! il ne vaut pas savoir lire le destin des autres pour savoir que cet homme est un charmeur !

Ce n'était pas poli de parler ainsi a la bohémienne , après tout , elle faisait son travail sans rien demander de plus qu'un écu.

Hum excusez moi.
La réponse a la question est Oui.

Qu'allait elle lui dire ?

Ah oui pour lui en avoir rouler une ... s'en était une en effet , on ne cessait de lui rappeler ces derniers jours.

Ah bah oui ma pelle ! je suis fossoyeuse ! j'ai failli l'oublier pour mon voyage... ah mais vous avez dit voyage ! bah vous avez deviné ça aussi ! je pars avec l'homme poilu en voyage !
Très bien , je n'oublierais pas mon outil de travail ... j'espère que ça ne veut pas dire que je vais devoir m'en servir ...

Puis Pelotine se lève , aprés avoir remercié la bohémienne.

Tenez un autre écu , j'espère que cela vous aidera a y voir plus clair.
Bonne continuation et merci !

la jolie jeune femme repartie , se dirigeant vers l'intérieur de la cathédrale.

Tillie sauta hors de la charette, le voyage avait été long... elle s'étira, mis son baluchon sur l'épaule et s'avança parmi les badauds... regardant de droite à gauche, tout était tellement nouveau pour elle, il est vrai qu'il y avait bien moins de monde dans sa petite ville de Saint Brieuc mais elle attendait son compagnon de voyage parti quelques temps chez les moines et en route vers l'aventure... cela lui plaisait comme d'être venu ici à Nantes.

Ses yeux ne savaient plus où regarder.... elle fut surprise par le cracheur de feu derrière elle... se retourna vivement, recula et fut arrêter par quelque chose..... se tournant elle avait tamponné l'échope de la voyante...

Humm !! un écu cela n'est vraiment pas cher...

Fouillant dans ses poches elle en sortit un écu...

Bha un écu pour peut être un peu de bonheur... qu'est cela... même si ce n'est que bêtise...

S'avançant vers la bohémienne..

Demat !! pouvez-vous me lire la bonne aventure ?

Trop de monde, trop de monde sur ce parvis ! Et diable quelle odeur qui émane de la foule… Pour sûr on célèbre peut-être le sacre d'un nouveau Roi, mais qu'est-ce que cela change vraiment pour les pégueux du coin ? Peu ont jugé utile en tout cas de faire bonne et belle toilette pour l'occasion.
Quelques enfants, juchés sur des épaules, portent des corbeilles de fruits en l'honneur du souverain et pleurent d'impatience, énervés par le vacarme, le brouhaha, le tohu-bohu de la foule joyeuse qui attend et s'agite et se dispute comme par un jour de foire.
Certaines paysannes, arrivées de bonne heure, ont joué les coquettes. Campées adroitement à des emplacements particulièrement stratégiques, si l'on y prête garde, attifées de leurs nippes de misère qu'elles ont agrémenté de clinquant ou de breloques tape-à-l'œil, elles attendent, profondément lascives, de charmer le nobliau au sortir de l'église avec leurs lèvres peintes en rouge et leurs sourires édentés. Qu'elles sont jolies, se lançant toutes des éclairs de haine depuis leurs yeux foudroyants qui espèrent, qui espèrent, et rêvent d'une autre vie loin des mœurs agrestes.

Au milieu de ce monde contenu par la garde, il y a Cydalise qui bouscule en retour ceux qui la poussent, la pressent. Perchée sur la pointe de ses pieds et pestant de ne rien voir, elle se faufile à la lisière de cette forêt de nigauds qui brandissent leurs bras dans les airs comme des branches souples balancées dans une violente tempête. Sous la surface mouvante des têtes et des mains, elle se glisse à grand-peine vers le cordon des sentinelles qui lorgnent quelques fois dans les corsages trop ouverts des maraudes en quête de riches seigneurs et de destinées mirifiques. Et comme ces dernières n'oublient pas qu'un soldat, à défaut d'un riche et bel hobereau, peut tout de même faire une bonne affaire, elles se penchent un peu plus en montrant leurs appâts, chahutées par la foule.

Il faut aussi dire que parfois, à la faveur de cette confusion des corps serrés et ramassés qui oscillent ensemble, quelques mains polissonnes viennent palper des hanches ou des croupes bien renflées, faisant ricaner des filles rougissantes ou provoquant l'ire d'autres, qui assènent alors à de pauvres garçons innocents des gifles retentissantes. Huées, rires, disputes, chansons : quel joyeux désordre en ce jour historique !
Tel est ce peuple gras qui grouille sur le parvis, vermine pullulante et bruyante et sauvage qui s'occupe comme elle peut avec sa maigre imagination, en attendant qu'enfin les lourdes portes de bois de la magistrale église accouchent d'un souverain.