[Funérailles d'Elfyn de Montfort]- Cathédrale de Nantes.

Mimilia était bien entendu parti de Retz avec le cortége. Elle chevauchait avec Jack, pour des raisons pratiques, Mimilia n’avait pas voulu sceller Capricia et chevaucher seule. Elle allait devoir courrir arriver à la cathédrale pour rejoindre le clergé breton. Elle ne saurait donc que faire de la pauvre jument. Mimilia senti son cœur se serrer lorsqu’elle vit le lit du patriarche passé devant elle. Elle ferma les yeux. Il faut être forte, elle l’avait promis. Elle posa son regard sur Loanne et lui sourit, le sourire d’une mére qui tente d’apaiser les douleurs de sa fille. Entouré des bras de son fiancé qui gére la monture Mimilia passe le chemin rapprocher de
Loanne. Tel deux parents qui couvent leur petite. Ils ont laissé les plus jeunes à Pluvaeg. Les mains posées sur le pommeau, Mimilia garde un instant les yeux clos un moment. Retenant le flot de larme. La procession arrive aux abord de l’église. Mimilia chuchote à Jack qu’elle doit se rendre au coté de Clodeweck, se laisse glisser de la selle et se faufile dans la foule pour rejoindre le parvis, et ensuite la nef. Elle entends les trentes, la famille et
le crie de ralliement. Son cœur fait un bon. Elle tente de ne pas craquer. Elle reste forte, droite et digne.


Elle prends place là où elle doit se mettre. Et elle écoute son Eminence commencer la cérémonie. Les coups de
marteau résonne dans l’édifice comme autant de coup d’épée dans le cœur de ceux qui l’ont chérit. Mimilia ferme encore une fois les yeux et baisse la tête.


Puis elle entends l’appel de Clodeweck. Il est le moment. Elle désirait tout d’abord prendre la parole en
temps que Montfort-Laval, en tant que famille et non pas en tant que clerc. Viendrait ensuite sa place de diaconesse. La nièce voulait d’abord prendre la parole.


Mimilia se leva. Droite et digne et elle s'avança vers l'autel. Elle prit la parole en premier, ce serait fait,
il en faut bien une. Elle se tourna pour se mettre face à la nef et surtout au cercueil fermé.


Ses yeux restèrent là un moment. A imaginer Elfyn sous ce couvercle de bois. Elle sentit sa gorge se nouer. Elle
qui était si à l'aise pour s'adresser au monde, au public, avait bien du mal à prendre la parole pour telle occasion.


Elle releva le visage et regarda sa famille. Marzina d'abord. Puis les autres. Puis les amis les vrais d'Elfyn
ceux qui avait combattu à ses cotés, ceux qui l'avait aimé, ceux qui n'avait pas toujours compris ses faits et gestes mais qui savent encore ce que le mot respect veut dire. Elle ignora superbement les vautours venus se repaitre de la dépouille de leur ennemi, glaciale et froide sur ce lit.

Elle prit une forte inspiration,
bloqua un moment et avec force malgré un léger tremblement de voix, prit la
parole.


Si je suis debout aujourd'hui, c'est pour lui rendre hommage, refaire vivre Elfyn parmi des bribes de vie que j'ai pu passé avec lui. Montrer au plus jeune, comme mes jeunes enfants parexemple, qui il était. Mais c'est aussi, parce que je n'ai pas eu le temps dele faire, pour lui dire merci. Merci pour ce qu'il a donné, Merci pour ce qu'il était.

Dur de parler au passé. La gorge toujours nouée, les yeux trés humides, mais droite, solide comme il voulait
qu'elle soit.


Il était un grand, un grand de ce monde.
Mais contrairement à d'autre, il savait être petit
Dans ce que ce deuil révèle d'immonde
Bien que mort il grandit encore et irradie.

Malgrè un corps froid et lourd
Il prouve encore sa grandeur
Alors que les vautours volent autour
Il montre que lui il avait du coeur.


Si certains bien pensant
Etaient là sur cette couche froide reposant.
Il serait, sincérement, à se recueillir.
Tandis que d'ici je les vois sourire.

Laissons là ces basses personnes
Qui par leurs actes injurent leur sang.
Et dégradent leur rang.
Parlons de celui pour qui le glas sonne.

Elfyn me manquera. Il me manquera en tant que Roy.
Trop absent diront certains
Les mêmes qui sur lui crachaient leurs venins.
Mais il aura fait beaucoup en peu de mois.


Elfyn me manquera. En tant que Grasce.
Quand en Retz je ballade ma tignasse
Je remarque que tout éléments porte sa marque
Et que tout le domaine se démarque.

Elfyn me manquera. Simplement. Lui.
Il a toujours été là.
Il était le rayon de soleil sous la pluie.
De son calme en tout situation on se rappellera.

Des souvenirs de cet homme j'en ai pléthore.
Mais, celui qui me marque encore
Et l'aide précieuse que j'ai reçu
Lors d'un de mes mandats ardu.

Mimilia descendit un peu. Elle s'approcha du cercueil.
Elle regarda le bois. Et glissa ses mains dessus.

Il manquera à chacun des Montforts.
Il manquera car il était Unique.
Il manquera à sa fidèle garde.
Il manquera car il savait s'adapter à chacun.

Elfyn. Mon oncle, père, frère.
Un peu tout à la fois.
Repose en paix, lâche le fer.
Et là haut, pense à toi.


Les yeux humides, Mimilia laissa trainer un doigt sur le cercueil. Pensive. Puis elle retourna s'assoir. Elle
n'avait rien préparer. Elle avait juste laissé les mots sortir. Elle ne se rapelle déjà plus ce qu'elle vient d'égrener. Mais l'hommage est fait. Et elle voulait lui parler. Elle s'assied à coté de son fiancé, Glisse sa main dans
celle de son soutient éternel. Et attends la suite.

Duchesse Alisa entra dans la cathédrale grande, les yeux balayant la foule des visages familiers. Elle sourit à l'huissier comme il escorté elle et la délégation anglaise à leurs sièges. Elle avait seulement rencontré personnellement le Grand-Duc Elfyn à quelques reprises, mais il avait été très utile pour son comté l'an dernier quand il a vendu son premier cuirassé Devon. Elle serait toujours reconnaissant envers lui pour son aide.

Elle repensa à la mort récente de Faheud le roi d'Angleterre propre. Il avait quitté son pays plein de chagrin et d'anxiété pour l'avenir. Il l'avait laissée sans un ami. Mais l'Angleterre était maintenant remplie avec un nouveau sentiment d'espoir avec leur Hezlog nouveau roi. Elle savait que, en dépit de la douleur évidente dans le pays aujourd'hui, qu'un nouvel espoir viendrait bientôt en Bretagne.


Original English in the event the translation is unclear:
Duchesse Alisa entered the large cathedral, her eyes scanning the crowd for familiar faces. She smiled at the usher as he escorted her and the English delegation to their seats. She had only personally met with Grand Duke Elfyn a few times, but he had been very helpful to her county last year when he sold Devon its first battleship. She would forever be grateful to him for his help.

She thought back to the recent death of England's own King Faheud. It had left her country full of grief and anxiety for the future. It had left her without a friend. But England was now filled with a new sense of hope with their new King Hezlog. She knew that in spite of the grief evident in the country now, that a new hope would come soon to Brittany.

Ainsi donc Elfyn avait souhaité que Madeline évoque sa vie...
Ainsi donc elle allait respecter cette volonté dernière...

Elle se leva lentement de son siège et tête baissée, elle s'avança et pivota face à l'assemblée.

Elle releva la tête doucement, les imaginant tous à poil pour ne pas être impressionnée.

Elle tourna son regard vers le cercueil tout bien clouté de partout puis revint vers l'auditoire.

Aristote a dit : Frappez, on vous ouvrira.

Elle prit une longue inspiration.

Le sort a frappé, la porte s'est ouverte, celle de la voûte céleste peuplée par tant de corps. Celle-là même qui grince si souvent
chaque jour, tellement elle s'ouvre et que personne... personne ne trouve un moment pour aller y mettre de l'huile !

Te voilà donc Elfyn parti rejoindre Dieu et ses prophètes alors espérons qu'ils t'aient attribué une suite avec vue panoramique sur la Bretagne, cette terre qui t'a vu naître et que tu as chérie et servie toute ta vie.

Cette vie bien remplie qui est la tienne, est-il nécessaire de la conter ?

Je préfère mille fois évoquer quelques anecdotes plutôt que de me lancer dans une biographie longue et pleine de dates, de faits de guerre, de mandats ou de titres.

Les longs discours endorment et seul Elfyn a le droit au repos aujourd'hui.

Des souvenirs, j'en ai plein, tout comme vous tous.

Partageons-en quelques uns...




(à suivre)

Il fallait parler, il allait parler même si il n'en avait guère envie,le colosse rompit les rangs de la garde et regarda son Roy défunt avant de dire:
-"Mon Roy, Elfyn De Montfort....

Ce n'est un secret pour personne mes parents et ma sœur ont été assassinés lorsque j'étais jeune...

Mais le peu d 'années où j'ai vécu en famille mon père me parlait souvent de lui, le soir au coin du feu, comme un guerrier fougueux à l'esprit aiguisé se sortant toujours des mauvaises passes et qui accumulait victoire sur victoire....

Quand ma famille décéda, les dernières volontés de celle-ci était que je devienne un homme d'armes formé à tout ce qui avait trait au domaine militaire....

Alors je suis parti étudier, loin, de l’Italie à Constantitnople en passant par le Saint-empire germanique...

Mais toujours, j'ai eu un regard sur la Bretagne et la famille Montfort, ma famille....

Je riais aux éclats quand j'apprenais une nouvelle victoire d'Elfyn alors que moi-même je faisais mes premières armes et que j’espérais être digne de mon père et de celui qui allait devenir le patriarche de la famille ....

Quand le temps vint pour moi de revenir en Bretagne et de prendre les armes pour elle, Elfyn m'a accueilli comme un fils....
Nous avons combattu ensemble pour la Bretagne, on a eu faim ensemble et on a souffert de concert....

Nous avons porté l'acier au plus profond des lignes ennemies ensemble....

Nous avions des liens familiaux et ceux des armes, des liens indestructibles qui changent la vie...

A cela, sa mort ne pourra rien changer...."


Son regard se fit plus noir, il fit une pause et reprit:
-"Je m'adresse à ceux qui pourraient croire les Montfort affaiblis...
Je m'adresse à ceux qui pourrait croire Bretagne affaiblie.
Plus que jamais nous serons présents pour l’idéal du rayonnement Breton qu'Elfyn souhaitait!
Plus que jamais nous porterons les couleurs de la Bretagne pour la protéger de tout péril!

Père de substitution, Suzerain, Roy, il fut tout cela pour moi et le restera....

Mais Elfyn ce n'était pas que les Montfort, Elfyn nous lègue un héritage colossal qui appartient à toute la Bretagne et qu'il nous appartient de faire vivre...

Faire vivre les idéaux de Bretagne et les défendre...

Toujours...

Je ne sais que dire d'autre si ce n'est que j'espère qu'il prendra soin de ma petite Anne, mon enfant adorée qui est partie avant lui...."


Il regarda la dépouille mortelle du souverain et dit:
-"Dites lui que son père l'aime...Reposez en paix"

Il s'arrêta là et se remit à la droit du souverain défunt.

ftn écoutait la famille parler et narrer les récits de ce que fut le Feu Grand Duc Elfyn
si l'occasion n'étaot celle là, un rictus pour sourire aurait pu s'échapper des ses lèvres

Le roi d'Angleterre marchait solennellement aux côtés de Sa Grâce, duchesse de Devon Alisa, car ils et le reste de la délégation anglaise entra dans la cathédrale. Il n'avait pas encore la de rencontrer l'un des leaders de la Bretagne, mais il savait que dans un temps comme ça, tous les peuples du monde, peu importe d'où ils venaient, senti la douleur d'un être cher disparu avec tristesse et un profond chagrin. Même s'il était encore jeune par de nombreuses normes, il avait connu sa juste part de la perte; ses parents pris de lui par la mort pendant qu'il était encore un garçon dans sa maison de campagne de Beeston, Chester, en Angleterre. Maintenant, cependant, il est un homme, et un homme qui portait les espoirs et les attentes de tout un pays sur ses épaules, un homme avec le devoir et avec un but, et un lecteur de voir un monde meilleur le jour. Il savait que tout le chagrin, quel que soit le personnel, pourrait s'estomper avec le temps, bien qu'il n'ait jamais vraiment y aller, pour ce qui a été laissé derrière contribue à façonner ce que nous sommes et qui nous sera à l'avenir. Aujourd'hui, il était là pour présenter ses hommages à quelqu'un qui avait inspiré un grand nombre, et a aidé beaucoup, à la fois en Bretagne et même en Angleterre. Il jeta un regard rapide sur au Alisa comme ils marchaient et ont été guidés vers certains sièges, sachant qu'elle avait beaucoup d'amis ici, et je sentais la douleur plus clairement et plus personnellement. Aujourd'hui, ils paieraient leurs égards à un homme qui avait aidé à Devon, et par extension, l'Angleterre elle-même, et qui ne serait jamais oublié.

Les cris des Bretons, l'atmosphère de recueillement et de douleur, le cercueil qui passe, tout cela rendait BM mélancolique. Elle aurait aimé glisser sa main dans celle d'Adriano, mais bon, elle avait quand même à ses côtés deux piliers sur lesquels s'appuyer. Deux, enfin un, parce que Isk était resté à l'entrée et ne semblait pas décidé à aller plus avant.

Se tortillant pour essayer de lui faire des signes désespérés, elle regardait arriver les retardataires quand soudain, elle eut un choc !

Papounet ! Euh ! Enfin, Monsieur le Marquis Di Foscari Widmann d'Ibelin himself ! Resplendissant, blond flamboyant en tête et accompagné de ... euh ... enfin ... bref ... qui nous la joue façon bodyguard d'une ravissante dame qu'il "surveille" de très près !

M'enfin ! Signe de tête et petit sourire entendu ! Il est vraiment trop Papounet, et puis, quelle prestance !
Bm s'en redresse fièrement du coup et tire la manche de Sembre pour lui montrer l'arrivant, lui murmurant :

On va le voir à la sortie hein ?

Et d'essayer de suivre la cérémonie, le regard invariablement attiré par le couple devant elle ! Bon, faut se ressaisir, ça fait pas très diplomatique ça comme attitude ! Mais bon sang, il en jette Papounet !

Les témoignages s'étaient succédés exprimant la reconnaissance d'un peuple, la peine d'une famille et l'image d'un homme fort et investi. Camille s'était doucement approchée de Clodeweck qui en ce jour enterrait son frère et posa doucement sa main sur son bras. Tout le clergé était là auprès de lui pour épauler leur primat et chacun s'était proposé pour apporter sa pierre à l'édifice de ces funérailles. Ainsi, quand les derniers témoignages se terminèrent, Camille prit la suite de l'office pour confier le défunt au Très Haut.

Elle s'avança vers le Livre pour s'appuyer un instant sur le lutrin. Puis soudain, elle changea d'avis et descendit les quelques marches de l'autel pour venir à la hauteur du cercueil. Elle sentait les regards sur lui. Les Grands de Bretagne, les dignitaires étrangers, les militaires, la famille et le peuple, tout son peuple venu en ce jour lui rendre hommage pour son dernier voyage. Alors, un sourire doux, calme et tendre vint naitre sur ses lèvres, presque incongru en cet instant et pourtant si en accord avec les paroles qui allaient suivre. Elevant les bras vers les vitraux de la cathédrale, sa voix se fit chaude et rassurante pour confier l'âme du Grand Duc au Très Haut.

Nous sommes ici pour dire au revoir à Elfyn.

Citation :

Orémus

Après tous nos regards qui ont croisé le sien, qu’il puisse enfin voir le tiens Seigneur.
Seigneur ne détourne pas ton regard de l’âme qui te rejoint.
Après l’amitié reçue et qui a guidé sa vie, accorde lui l’amitié ultime qui est la tienne Seigneur.
Seigneur ne détourne pas ton regard de l’âme qui te rejoint.

Après les peines et les larmes qui ont obscurci sa vie, illumine sa route pour l’éternité.
Seigneur ne détourne pas ton regard de l’âme qui te rejoint.
Seigneur, nous tournons vers toi nos espoirs à l’heure où disparaît le corps de l’être qui nous est cher.
Accorde-nous l’espérance de le savoir auprès de Toi pour une éternité d’éternités.

Qu’il soit ainsi!

Les paroles se perdaient dans le silence de l'édifice religieux et Camille se recula doucement, et effleura de la main celle du père Pouilloux pour lui confier la suite du sacrement funéraire.