L'union d'un Canard et d'un Lys

Une jument malade. Voilà ce qui l'avait retenue. Du moins, c'était là la version officielle qu'elle invoquerait si d'aventure on venait à lui demander les raisons de son retard.
La raison officieuse ? Vous ne la connaîtrez pas. Mais si vous êtes un brin observateur, vous saurez détecter une certaine brillance dans ses yeux. Et si ses yeux vous échappent, alors regardez sa main, tenue par celle du baron de Molène alors qu'elle descend du carrosse aux armes de l'île chauve.
Et pour les plus tatillons, ceux pour qui chaque détail a son importance, voici deux précisions d'une extrême importance :
1. Chaque fois que le baron de Molène quitte son île, il emporte un carrosse avec lui sur un bateau.
2. Chaque fois que les yeux de Madeline brillent, c'est qu'une jument est malade et en ce moment, y'a un truc qui tourne vraiment pas rond chez les équidés...

Et bien voilà, le décor est planté.
Comment ça, il manque quelque chose ?
Effectivement... la tenue madelinesque ! Oh trois fois rien, un truc qu'elle a cousu dans le carrosse pendant le trajet avec deux bouts de tissus pris à l'arrache avant de quitter une écurie... ben oui... la jument malade...

[Arrivée de la Zag et du Zig, respectivement Marquise de Blain et Baron de Molène]

Le carrosse était mené par deux juments...qui bien entendu tombèrent subitement malades. Il fallut donc s'arrêter en cours de route et envoyer d'urgence le cocher chercher un remède au village le plus proche qui se trouvait, pour un coureur de très haut niveau, à à peine une heure...

Plus de deux heures d'attente insoutenable que les occupants de la voiture occupèrent comme ils purent.

Que le remède fut efficace, cela n'est franchement pas une information capitale. Mais que nos amis des bêtes se rassurent, il le fut !

Nantes... Terminus, tout le monde descend...

Elle pose sa main dans la sienne. Ses yeux brillent de mille feux. Normal... Les juments malades, ça lui fait un effet boeuf.

Il est beau le bois de la porte... Très beau... Il avait eu le temps d'étudier toutes les nervures de cette porte qui avait un tantinet reculé quand Lys l'avait poussée. Il n'avait pas regardé par la fente que Lys avait créée. Il fut arraché à sa planche de bois par sa meilleure amie... Elle avait besoin de lui... Et lui d'elle... Il connaissait beaucoup de monde... Parce que Lys lui avait parlé de bien d'entre eux.

Bon ça va... Pas besoin de trop serrer les fesses... Un peu quand même... Surtout lorsque la Belle à son bras appuya un peu plus que normale. Il pensa alors: C'est pas l'heure Lys... C'est pas l'heure...

Son cœur battait vite et il espérait que Lys ne le sente pas... Il sourit en se souvenant de la chemise qui battait son cœur... Bleue sa chemise, Pourvu que Sharl lui saute pas dessus... Quoi que à son bras, le Gui avait l'une des plus belle femme de Breizh, et en plus s'était la Douce de Sharl... Alors le petit... Non... Le grand Canard bein il regarderait qu'elle alors pas grave. Il avait apperçu Lallie, toujours en rouge... Il fut étonné de ne pas voir une tenue rouge... Oui il essayait de se changer les idées... Regardant les têtes des invités... Il avait espérait une seule tête, mais ne la vit pas... Il reporta à nouveau sur l'autel... Qui se rapprochait... Il entendait crier l'orgue et piailler les gosses (se reconnaitra qui veut :-) ).

Lys n'avait pas failli... Elle courrait maintenant vers son bonheur (et une belle nuit de noce aussi). Il était content pour elle... Si il avait été seul, il aurait dansé... Mais là.... A part regarder Lys partir sur l'autel... C'était beau... Il perçut le hochement de tête et à son tour, il hocha la tête en lui souriant. Ne laissant pas paraître la pointe de sentiment triste au fin fond de son coeur. celle que l'on a quand on a l'impression qu'on va être mis sur la touche. Comme à la soule. Mais il était heureux bien plus que triste. Heureux pour eux. Il resta quelques centièmes qui lui avait paru des minutes à la regarder monter les marches avant de rejoindre sa place au premier rang à côté de Mikaphile et les enfants, les regardant avec un sourire.

Il s'assit et regarda le reste de la cérémonie...

Traverser le royaume de France, entrer en Bretagne, aller à Nantes et attendre Nashouille. En soit une chose fort aisée. Evidement cela le devenait moins quand il faut le faire, en hiver, sans connaitre la route et comme tout bon noble avec une suite qui rend la route impraticable après son passage pour le reste de l'hiver. Quoi qu'il en soit "la caravane ducale" comme s'amusait à l'appeler Eddo finit par entrer en ville.

Trouver un lieu aptes à les recevoir et digne des critères de sa grâce, voici une autre quête digne des chevaliers de la table ronde. Pourtant c'est sans compter sur le fait qu'ils soient à Nantes et l'intendant du duc ne manquât pas de trouver un lieu parfaitement convenable où tout le monde pu se loger selon son rang et selon ses droits.

Tout cela pour dire que bien entendu le duc était en retard, que le fait de badiner avec son amant et de s'habiller pour l'occasion n'ont pas arranger l'affaire, bien entendu, mais que pourtant c'est dans le vent qu'Eddo se retrouve seul, face aux grande portes de la cathédral, attendant Nashouille.

On avait bien dit devant... Si elle est entrée et que j'attrape la mort à l'attendre on sera fin tiens! Se maugréer le duc tout en jouant avec les fils d'or de son habit. Surtout qu'il faut dire qu'être habiller à la mode italienne en pleine Bretagne n'avait pas été une folle idée, la soie et la panne de velours sont fait pour les lieu ou il fait chaud et pas pour les porche de cathédral balayer par le vent.

Puis la tempête bien connu arrive, avant d'avoir le temps de dire ouf, le voilà avec une Nash déboussolée, un lardon étonné et une seule envie, celle de rire. Pas d'ennuie, tu es là et moi je viens juste d'arrivé, tu connais mes esclave toujours long quand il faut faire des trajet épique au travers des royaumes. Un petit mensonge diplomatique et une déviation de sujet et hop on passe à la suite. Tu as le cadeau? On entre? tu veux garder ton enfant? Pas de nourrice? On assomme de question histoire d'en rajouter une couche et nous voilà, en retard, mais prêt ou quasiment.

Les yeux brillants de la belle rousse incendiaire Bretonne et ses mots " tu es resplendissante ma belle" ne firent qu'accroitre le plaisir des retrouvailles entre les deux amies. La jeune andalouse avait tout pour être heureuse. Un homme merveilleux qui l'aimait autant qu'elle l'aimait, la promesse d'une vie heureuse et une autre vie qui se préparait doucement. Oui Canela avait tout pour être resplendissante. Mais son amie Miss l'était tout autant et cela réjouissait le cœur de la jolie blonde de la voir ainsi car elle avait quitté la Bretagne tiraillée entre le désire de retrouver celui qu'elle aimait et le fait de laisser sa rousse incendiaire aux proies au chagrin et à la douleur d'une perte.

Oui tu as raison Miss et mon petit nez me dit que tu l'es tout autant que moi. D'ailleurs je crois que bientôt l'une et l'autre auront des invitations à envoyer et autres nouvelles me semble-t-il.

Canela regarda son amour en posant sa main sur son ventre et le sourire aux lèvres. C'est à cet instant que les signes annonciateurs du début de la cérémonie se firent entendre. La noce allait commencer et il fallait se hâter. Prenant son amour par son bras croit et sa rousse par son bras gauche la jeune andalouse les entraina vers une rangée de bans dans l'église.

Hum je crois qu'il nous faut nous installer où on risque encore de se faire remarquer.

Ah, ça y est, on allait entrer dans le vif de l'action. L'ennui des grands mariages c'est que le temps que les invités s'installent et que les retardataires arrivent semblait durer une éternité, quelle idée d'arriver à l'heure aussi. Je souris intérieurement.

Cependant, malgré mes pensées à maugréer, il y avait bien des visages icelieu que j'étais heureuse d'apercevoir. Et par chance, ma fille, sentant sa mère mourir d'ennui, s'était endormie contre mon sein.

Bien des personnes m'étaient inconnues, mais quand on savait toutes les contrées qu'avait traversé ma dame de compagnie, nulle surprise à voir tant de visages étrangers. Les Trente bien sûr étaient là, deux des leurs se mariaient. Si je n'avais pas tant tenu à ma rouquine d'amie et aussi à mon filleul et sa femme, j'eus pu croire qu'une nouvelle mode se lançait. Qui oserait lancer les prochains pronostics...

La mariée était entrée, la cérémonie commençait, et il avait bien fallu son arrivée, dans la magnifique robe made in Lallie, pour distraire mon attention, toute entière focalisée sur mon époux, témoin du marié, mais dont j'étais amoureuse comme au tout premier jour.

Laissons la mariée donc remonter l'allée et écoutons sagement.

Regardant l'assemblée il prit la direction du pupitre et commença à parler.

Demat chers frères et soeurs Bretons !

Bonjour et bienvenue chers frères et soeurs du Royaume de France et du Saint Empire Romain Germanique !

Degemer mat à vous !

Nous sommes ce jours réunis dans notre belle cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Nantes pour l'union entre Aalys de Plantanièvre et Sharlnak de la Belle Ile !

Reprenant la direction des époux et souriant il ajouta.

C'est pour moi une joie immense de vous recevoir ici, afin que vous receviez des mains de l'Église le sacrement qui va faire votre bonheur. Ne prenez pas à la légère l'engagement que vous allez déclarer maintenant devant tous. Vous allez vous unir pour le meilleur et pour le pire, vous allez affronter des difficultés, des disputes et des tristesses. Mais avec l'aide de Dieu et l'enseignement d'Aristote, vous allez surmonter tout cela chaque jour, et donner à tous un exemple d'Amour et de courage. Que Dieu vous bénisse !

Etant donné que le mariage est fondé sur la création d'une communauté de vie et d'une union profonde des époux, il ne peut être considéré comme une simple formalité qui serait révocable à souhait. L'union spirituelle des époux n'est jamais une chose acquise et définitive, il convient de lutter pour la construire et la maintenir. Ainsi un simple désaccord des époux ne saurait en aucun cas justifier une séparation. La voie qui mène au paradis est étroite, et demande bien des sacrifices.

Je vais maintenant vous lire un passage du Livre des Vertus sur la vitae de Christos.

Citation :

En ce temps là une grande nouvelle se répandit dans la ville de Stagire : les sages astrologues venaient de repérer une comète inconnue dans le firmament. Aussitôt l’assemblée de la ville se réunie sur l'agora, tentant de découvrir le message que les cieux voulaient transmettre aux hommes. Hélas leur cœur était obscurci par leur foi erronée en de faux dieux, et ils s’égaraient dans des suggestions impies : pour l’un il s’agissait de la venue d’Hermès aux pieds ailés. Pour d’autre la foudre de Zeus allait s’abattre au milieu des hommes, et les temps touchaient à leur fin.
Seul dans l’assemblée un homme se taisait : son épouse était sur le point d’enfanter, et l’angoisse qui était la sienne ne lui permettait pas d’intervenir. Il n’était pourtant pas le moins sage, ni le moins écouté. La noblesse et la paix se lisait sur son visage, ainsi que les marques d’un dur labeur et d’une vie sans mollesse…

Après cette union, votre vie va changer, désormais vous allez vivre en couple, ce qui veut dire que vos objectifs de vie vont changer, vos priorités et vos envies également, rien ne saurait venir perturber la stabilité de votre vie de famille et votre vie de croyants.
Il est désormais clair que votre vie de couple comme vos enfants seront vos priorités, rien ne pourrait les négliger.

Se tournant vers Sharlnak, il sourit avant de reprendre.

Alors Sharlnak je vais te poser une question, qui comme tu dois le savoir va changer ta vie car tu vas t'engager devant Aalys pour le meilleurs et le pire, dans la joie et dans la tristesse, jusqu’à ce que la mort vous sépare vous souvenant que ce que le Très haut a uni , nul ne peut le défaire !

«SHARLNAK, veux-tu prendre AALYS pour épouse, dans la sainteté et la confiance, pour vivre avec elle dans l'amour de chaque jour? Veux-tu faire dépendre ton bonheur de son bonheur et donner par l'exemple de votre union un signe visible de l'amitié de Dieu sur terre?.»

Val en pensée écouta et ce dit que bientôt ce serait son tour

Citation :

Valdemeuse, veux-tu prendre Canela pour
épouse, dans la sainteté et la confiance, pour vivre avec elle dans
l'amour de chaque jour? Veux-tu faire dépendre ton bonheur de son
bonheur et donner par l'exemple de votre union un signe visible de
l'amitié de Dieu sur terre?.

Oui je le veut.....

- Nantes, terminus, tout le monde se rhabille....euh je veux dire tout le monde descend !

En entendant le cocher prononcer ces mots, Nagirrok fronça le sourcil.

- quelle insolence chez le petit personnel ces temps-ci, vous me ferez penser à châtier ce rustre, marquise....

Il déposa un doux baiser dans le coup de Madeline puis ajouta

- mais pas aujourd'hui...tu m'as rendu de si belle humeur que je ne veux m'occuper que de toi pour l'heure.....et puis il n'a pas complètement tort, ta robe est encore déboutonnée là....laisse-moi arranger ça....

La marquise de Blain et le baron de Molène descendirent du carrosse pour rejoindre les invités.
En la regardant, Nagi ne put être qu'admiratif. Malgré ce long voyage mouvementé, elle rayonnait de mille feux et bien malin celui qui aurait pu soupçonner ce à quoi ils avaient occupé le trajet.
Nagi souriait encore en y repensant....

- le carrosse a ralenti, non ?
- vous trouvez ?
- j'en suis sûre
- à quoi est-ce dû selon vous ?
- à mon avis, une des juments est malade
- ah....c'est embêtant ça, il faut agir tout de suite
- c'est bien mon avis, je déteste voir un animal souffrir

Ils avaient donc fait stopper le carrosse, envoyé le cocher, héberlué, quérir quelqu'un au village et avaient ensuite occupé le temps en faisant une étude comparée sur le plaisir de la chevauchée débridée.

Madeline demeurait insatiable sur la question et ses connaissances équestres étaient toujours admirables.
Que ce soit à califourchon, à cru, en amazone, ou en monte sautée arrière, technique pourtant délicate, elle restait une cavalière émérite qui ravit le baron.

Ils avaient épuisé la question quand le cocher revint en compagnie de la seule personne qu'il avait pu dénicher : le maréchal-ferrant, qui ne vit rien à redire sur l'état de l'attelage.

La marquise et le baron marquèrent leur étonnement, rétribuèrent néanmoins le serviable villageois pour le déplacement, puis le carrosse reprit la route jusqu'à Nantes.

En entrant dans la cathédrale, le Griffon se pencha vers sa Zag

- z'avez repéré où est l'écurie, en arrivant ?

Il arriva comme souvent en retard, la cérémonie était déjà commencée. Essayant d'être le plus discret possible il contourna les rangs cherchant sa belle ses yeux. Il reconnut certaines connaissances parmi les invités, fit un petit geste le main au passage lorsqu'il croisa les regards de Heine, de Guigoux ou de Mikaphile, puis repéra la magnifique chevelure rousse de sa tendre Miss.
Marchant sur la pointe des bottes jusqu'à l'entrée de la travée, il s'avança proférant à voix basse quelques pardons dès qu'il écrasait un orteil ou cognait un genou. Bon sang qu'il n'aimait pas se faire remarquer ainsi, mais il n'aurait pas loupé une occasion d'être à nouveau à ses côtés.
La place aux côtés de Missanges était libre, et c'est à ce moment là qu'il reconnut Canela. Il lui fit un grand sourire en passant devant elle, accompagné d'un geste qui voulait dire ... on se verra après.
Il se posa juste au moment où Sharlnak prononçait la phrase fatidique:

Citation :

Oui je le veux, Ici et maintenant, jusqu'a ce que la mort nous sépare, pour le meilleur comme pour le pire.

Il prit alors la main de Miss en la regardant dans les yeux, le sourire aux lèvres. Bientôt, ils la prononceraient eux aussi.

Sharlnak a écrit:

Oui je le veux, Ici et maintenant, jusqu'a ce que la mort nous sépare, pour le meilleur comme pour le pire.

En entendant son ami dire oui, il sourit et se retourna pour rager son épouse à qui il fit un clin d'œil...

- z'avez repéré où est l'écurie, en arrivant ?

L'index sur sa bouche, la Zag fait comprendre à son Zig qu'il faut être discret. En effet, les mariés en sont au moment fatidique où ils signent un pacte avec le diable.
"Jusqu'à ce que la mort nous sépare"... ça ne vous fiche pas les chocottes ce genre de formule ? Y'a même pas d'issue de secours possible. Si seulement c'était "Jusqu'à ce qu'à ce qu'il ait 60 ans que je puisse l'échanger contre 3 de 20 ans", ce serait un peu rassurant non ? Mais même pas ! Le seul moyen de se débarasser du truc qui pionce dans un fauteuil le soir pendant que vous tricotez, c'est soit de le voir crever, soit de crever soi-même.
Ahhhh vieillir ensemble... quelle belle perspective quand on est jeune, beau et con à la fois... et qu'on n'a rien dans la tête surtout !
Vieillir ensemble ! Mais faut être sacrément malade pour penser que c'est du grand bonheur ça ! Voir ce qui fut un beau jeune homme se métamorphoser au fil des ans en un bedonnant déplumé édenté alcoolique impuissant ! C'est du bonheur ça ?

Madeline regarda son esturgeon avec insistance. L'aimerait-t-elle encore s'il était bedonnant, déplumé, édenté, alcoolique et impuissant ? Elle sourit béatement, convaincue de sa réponse.

Ils s'installèrent au dernier rang, afin de ne pas déranger l'assistance.
Elle se pencha vers lui :

- C'est beau non ?

Sa question pour le moins suggestive resta sans réponse ou du moins fut remise à plus tard dans la soirée car Madeline lui fit comprendre que la bonne tenue était de rigueur.
En effet, l'heure des serments avait sonné, le respect pour ces instants était requis.

Il regarda la marquise du coin de l'oeil, essayant de deviner ses pensées.
Cela l'amusait de la regarder assister à un mariage, elle qui si souvent l'avait pressé d'officialiser leur passion.

Il se rappellait avoir tant de fois esquivé la demande, lui qui ne voyait dans ce genre de cérémonie que le fait de graver son nom au bas d'un parchemin, comme le clamait le célébre troubadour sètois.
Il lui avait également chanté cette chanson....tant de fois....

Laissons le champ libre à l'oiseau
Nous serons tous les deux prisonniers sur parole
Qu'en éternelle fiancée, à la dame de mes pensées
Toujours je pense....

Il lui avait déclaré sur l'honneur, que son serment d'éternel amant était un sceau impossible à briser et bien plus fort et sincère que tous les actes déposés.
Mais il avait failli payer cher sa vision des choses.
En tout, il faut évoluer et puis ce qu'elle désirait primait sur sa propre conviction. Il savait ce besoin si féminin de connaître ce jour béni, d'être la reine d'un jour, de se parer telle une princesse pour échanger avec l'être aimé les anneaux sacrés.

Alors.....un jour viendrait où......
Enfin quand il serait baptisé, ce qui n'était pas encore le cas.

Il fut ému en la voyant regarder ces échanges devant Aristote.

Elle devait se dire qu'il est doux de vieillir auprès de celui qu'on aime et que chaque jour de vie commune est un enchantement toujours renouvelé. Que le quotidien est si merveilleux, qu'on voit toujours sa moitié avec les yeux du premier jour !
Oui, elle se disait ça forcément....

- C'est beau non ?

- ahhhhh.....c'est plus que beau même......c'est......comment dire......ah les mots me manquent, tiens !

ll lui sourit et se reconcentra sur la cérémonie qui continuait.

Rien à faire, elle restait impayable, à peine arrêtée qu'elle enguirlandait la nourrice pour lui remettre l'enfançon. Nourrice qui semblait porter le poids du monde, ou celui de son ignorance sur des épaules plus large qu'elles ni paraissent. Portant aussi une lourde malle, n'aidant pas à sa démarche déjà étonnement vieille. Pis la dame se retourne et tout sourire l'invite à entrer. Ne s'inquiétant plus des petits tracas matériel, Eddo sourit à Nash et lui glisse à l'oreille.

N'ai aucune inquiétudes, je crois qu'il y a assez d'or et de grandeurs ici pour que même nous, nous puissions passer inaperçue.

Entrant dans le lieu saint Eddo remarque de suite les différence de mode. Entre les habits bretons ou bretonnant, les habits typique du Saint Empire et la mode françoise, c'était un mariage au couleurs des royaumes francophones. Dans le lot et non sans surprise Eddo découvre des habits plus traditionnel de Savoie, porté par... et oui, des savoyards! L'une de ces personnes s'approche et les salut, reconnaissant Silanie Eddo la salut poliment de la tête avant de répondre à sa bienvenue.

Quel étonnement que de vous voir aussi, si loin de nos montagnes et des neiges. Le voyage fût long, mais le plaisir de Nantes n'en gâche en aucun cas l'arrivée. Alors qu'il allait poser le retour habituel, la cathédral fait silence, l'office allait commencer. Eddo montre le prélat entré en choeur et s'excuse auprès de la dame avant d'aller se placer avec Nash aux places réservées pour suivre le mariage.

Quelques jours plus tôt :

- Au fait Lisa... Papa se marie.
- Aha.

Un mouvement de tête désabusé, et plus rien. Après quelques instants, la blonde s'avisa cependant qu'il faudrait peut-être paraître intéressée par la nouvelle. Alors elle s'enquit :

- Lequel ?

***

[Matin de la noce]
Sept heures du mat' – ne vous en faites pas, les frissons, c’est pour bientôt. Else levée aux aurores revient de sa promenade crépusculaire et arrange les mèches de cheveux blonds malmenées par le vent. Sa tenue mérite à peine qu’on la décrive – d’ailleurs, nous ne la décrirons pas. Elle n’en a pas quinze, que je sache. Mariage ou pas.
L’aubergiste en la croisant dans l’escalier lui jette un regard assassin. Etrange. Pour une fois qu’elle n’a rien fait… La dernière fois qu’un aubergiste l’a regardée comme ça c’était…

Un blanc.
Le vide, froid, incolore, qui s’ouvre sous ses pieds.

- Marie…

Souffle étranglé. Son cœur bondit douloureusement dans sa poitrine tandis qu’elle s’élance vers la porte de la chambre et l’ouvre violemment sur…

- MARIIIIEUH !

Là, allongée dans une mare de… vomi, sa double git et ronfle. Quelques cadavres de bouteilles forment une auréole autour de sa jolie tête couronnée de cheveux blo… euh… verdâtres ? épars sur le plancher. Sainte Marie pleine de grâce... et de whisky, constate sa double en ramassant une bouteille dont la provenance ne fait aucun doute.
Soupir.
Pas la peine de trépigner, sa jumelle en plein coma éthylique ne s’en rendrait même pas compte. Tandis que la panique s’apaise dans sa poitrine, Lisbeth se penche sur le jeune corps ronflant, écarte une mèche poisseuse et la secoue doucement.

- Réveille-toi… On va manquer le mariage… pas que ça me désole, hein, mais – arf ça gliiiiiiii… Ouch !

Vlan. Ou splatch, aussi. Oui oui, on vous a vu, les amateurs d’onomatopées au dernier rang.
Vous vous souvenez, quand je vous disais qu’elle n’avait pas quinze tenues ? Son regard bleu estime froidement l’étendue du dégât sur les vêtements souillés.

- C’est officiel, on sera en retard, conclut-elle dans un soupir, et se remet à secouer le corps imbibé de sa jumelle. Marie, ma chérie, va falloir que tu te bouges !

- Rmflmmlfl…
- Maariiiiie…
- Rrrr…
- Gabriel aide-moi… Marie !
- Rfl… Gné ?
- Seigneur…

Avance rapide : la blonde aînée eut toutes les peines du monde à redresser sa cadette, et ne parlons même pas de la laver et de remettre de l’ordre (et de la propreté) dans leurs vêtements… le tout sans que Marie ne s’effondre dans un coma éthylique. Elle déploya des trésors de patience qu’elle crut sans cesse rompus, qui se renouvelèrent sans cesse. Enfin…

- Marie… Essaie de te tenir droite, je n’arrive pas à… Hey ! Redresse ta tête, là… ta tête. Oui, non, pas comme ça. Là, ne bouge plus. Je n’arriverai pas à te coiffer, sinon. On va faire bel effet au mariage…
- On fait toujours bel effet. On est belles, j’te f’rais dire.
- Cesse de boire cette chose, s’il te plaît…
- Mais c’est bon…

Trop, c’est trop. Les doigts de la Lise quittent brusquement la tignasse gémellaire pour arracher la énième bouteille aux mains blanches et tremblotantes (l’alcool, mes amis, c’est terrible) et s’en jeter un petit derrière la cravate qu’elle n’a pas. On ne se bourre pas la goule les unes sans les autres… en théorie. Parce que… Lise, se souler ? Lise, perdre le contrôle ? Elle crèverait plutôt. Control freak.
Et aussi parce que…
La gorgée de whisky finit pulvérisée sur le plancher, qui n’est plus à ça près.

- Pouah ! N’ont aucun goût ces Irlandais. Barbares…
- Rho, ben faut pas gâcher…

Lise, refuser quelque chose à sa sœur ? Vous rigolez ? Après moult protestations, Marie l’emporte haut la main – armée d’une bouteille, évidemment. Et avec un retard officiel de quelques heures, les sœurs Kermorial quittent enfin l’auberge en direction de l’église. Y va y’avoir du sport…

Depuis combien de temps sont ils dans cet édifice ? Tout ce monde .... ça n'arrête pas ... à peine si on entend le curé . tout le monde y va de son mot , on n'entend plus rien du saint homme qui officie ...

ils se sont dit oui ? demande Gailen .

Ben heu , je sais pas , tu sais mon fils , ce sont des bretons , c'est pas comme cheu nous . Chez nous on dit oui et pi ... viens boire un coup qu'on arrose ça .... Et pi ça dure une demie journée pour se dire oui , et un mois pour l'arroser ... Mais peut être que si ça dure une semaine pour dire oui , alors on n'est pas partis de nantes !!!!

Anne lui faisait les yeux noirs ... ah pas bon ! Mais Tristan avait le gosier en panne sèche , un je ne sais quoi qui lui séchait la gorge ! Et puis aussi un estomac qui tombait dans les talons , une molaire un peu creuse ...

Il murmure doucement à Gailen : faut qu'on soit sage , ta maman est pas trop contente ... Puis il sort de sa besace -car même en noces un Franc Comtois a sa besace - , une petite bouteille de génépi qu'il avale sur place , en se cachant un peu car il a vu des Savoyards pas trop loin . Et ceux là , quels bois sans soif ... il le sait bien ! Il profite , en remettant la bouteille en place , pour prélever un morceau de Comté , car il a une faim à dévorer une mariée .

Anne se penche vers lui : mais qu'est ce que tu fais ?

Humpfch , mouich , riench , je me chentaich un peuch faible ... Ch'est l'émochionch .

Anne lui sourit ... elle le connaît trop bien !

Tu en veuch ? ach nonch ? ben tant mieuch , y en a plus ...

rassuré de pouvoir tenir quelques heures encore , il se tient sagement debout , et en profite pour prier .

Bon , c'est pas le curé de camaret , chante pas ça Tristan ... tu vas te faire remarquer ! de Nantes à Montaigu ... rroooo non , on va pas à montaigu ... tristan , n'oublie pas que la première fois que t'as vu Aalys , tu lui a sdit "votre excellence" , elle a failli te coucher à grands coups de chouchen !!! mais diable , c'estun mariage !!! Heu non pas diable .... mais mon deos , mon christos , mon agnos , mon virgos ...

Alors joignant les mains dans un geste angélique qui lui allait ausi bien qu'une mitre d'évêque , il pria :

Seigneur , tu sais que je te prie que les fois
Où on part à la guerre ou quand j'ai peur
De mourir , ou quand j'ai trop bu et mal au foie
Et que je crains pour moi quelque malheur

Regarde les ! mon Dieu , ces deux amoureux
Il sont venus vers toi , annoncer leur hymen
Je t'en prie accorde leur un couple heureux
Et ouvre leur vite le chemin qui y mène

Seigneur , tu sais , je suis pas un saint
Si parfois , je rentre dans les églises
Les seules vierges avec qui je fraternise
ce sont surtout pour leur toucher le sein

Euh non ...le saint , oui le saint lieu de confesse
celui ou je me prosterne au niveau des ... messes
le seul endroit où je suis sûr que Deos habite
Et où je viens en tenant à la main ma ... ptite !

Voila , oh toi immense seigneur des cieux
ecoute ma prière pour ces namoureux
je te demande ,oh deos , tel un credo
de leur offrir ce que t'as écrit de plus beau

tristan était pas mécontent de sa prière ... Le regard noir et les sourcils froncés de anne lui indiquèrent que peut être , non , il aurait pu mieux faire !

Petite connasse pourquoi fais-tu ta radasse?
Ta petite pétasse qui montre rien en surface,
Qui veut qu'on l'embrasse encore... l'embrasse encore...

***

Après une longue route, voilà nos deux blondes photocopiés devant la cathédrale.
Marie tient dans une main sa sœur, dans l'autre sa bouteille de Whisky adorée.

On fait quoi ?
On rentre!
Oui...
Il y a une porte sur le côté.
Hey! On est les filles du marié je te signale !!!
Et ?
Bah moi je rentre par la grande porte !!

Et la cadette s'avance vers la lourde porte en bois. Vous avez remarquez comme les portes d'églises sont toujours super lourde. Mais genre super lourde quoi ?! C'est comme si les églises voulaient pas qu'on leur rentre dedans (contrairement aux catins). La main libre sur la poignée, Marie ébranle la porte qui ne cède pas. Au grand maux les grands remède. La blondine recule de quelques pas et enfonce la porte d'un coup d'épaule bien placé, se qui lui vaut de s'étaler de tout son long sur le dallage glacée de la cathédrale. Allonger par terre, la petiote jette un œil vers l'autel pour voir son père et sa belle-doche stoïque. Aurait-elle casser l'ambiance ? Alors que tout le monde la regarde, Lisa mi-amusée, mi-offusqué la relève.

Bordel de queue !!! L'est pourrie c'teu porte !!!

Règle n°2: Rien n'est de la faute d'une vraie blonde bretonne.
Règle n°3: Une vraie blonde bretonne n'a jamais honte de rien (surtout quand elle a pas de culotte)

On est là papa !!!

Une rasade de Whisky avalée. J'ai dis «jamais honte de rien» ! Et voilà la cadette qui remonte la nef, sœur et Whishy au bras cherchant des yeux quelqu'un dans la foule. Mais ou est donc le grand tatoué que son cher paternel veux
lui présenter? A mesure qu'elle croise des visage connu, Marie sourit ou fait signe à ses amis. Alors que Lisebeth la tire par le bras pour accélérer le mouvement. Mais il est loin le premier rang, ca sert a rien de courir tout le monde les a repéré !Alors que les deux blondes avancent, une idée surgit de nulle part dans l'esprit alcoolisé de Marie.

Lisaaa... tu veux pas m'épouser dit?
Tu sais papa... il a dit que je peux coucher avec 50 hommes
et avoir des morveux autant que je veux tant que je suis heureuse
et qu'il est grand père, c'est tout bon !

Règle n°4: Une vraie blonde bretonne a toujours un paternel au top de la coolitude !

Tu m'épouse dit !?
Y a les invités et tout et tout. Même si on les connait pas tous, c'est pas grave.
Et puis t'es la seule qui m'aime et qui m'abandonne pas. Lissaaaaa. Stopléééé dit oui.

La blonde guillerette trépigne en tirant sur la manche de sa frangine comme une gamine qui fait un caprice.

Dit ouiii !
Dit ouiiii !!!

Il a dit oui, le mariage pouvait donc continuer, le clerc aimait voir les invités retenant leurs souffles pour connaître la réponse.
Se tournant vers Aalys, il allait maintenant poser la même question.

Bien, Aalys comme tu dois t'en douter je vais te poser la même question celle qui va changer ta vie car tu vas t'engager devant Sharlnak pour le meilleurs et le pire, dans la joie et dans la tristesse, jusqu’à ce que la mort vous sépare vous souvenant que ce que le Très haut a uni , nul ne peut le défaire !

«AALYS, veux-tu prendre SHARLNAK pour époux, dans la sainteté et la confiance, pour vivre avec lui dans l'amour de chaque jour? Veux-tu faire dépendre ton bonheur de son bonheur et donner par l'exemple de votre union un signe visible de l'amitié de Dieu sur terre?.»