Allégeance au nouveau Souverain Breton

Lorsque ce fut au tour des marquises et marquis de s'avancer, Madeline se présenta devant son roy.
En tant que vassale directe, elle se devait de se conformer à un énoncé bien précis... Ce qu'elle fit :

Tout en exécutant une révérence sobre, elle articula d'une voix douce et aussi fraîche que la rosée printanière un ravissant...

Nous, Madeline, Marquise de Blain, sommes ici pour prêter hommage au Grand Duc de Bretagne, Elfyn de Montfort, nostre seigneur-lige, pour nostre Marquisat de Blain. Nous devenons femme de notre nouveau Grand Duc. Nous jurons de le servir et de servir la Bretagne en gardant toujours à l'esprit ces six mots : Sauf, Sûr, Honoré, Utile, Facile et Possible.

Et comme les serments d'allégeance c'est un peu du patinage artistique... après les figures imposées, viennent les figures libres. Alors accroche toi Nelson, ça va double vriller !

Elle se redresse et affiche un petit sourire qui en dit long.

Et si vous voulez tout savoir mon Roy, je trouve que 6 mots ça fait pas la semaine... parce que...

S'il est possible et facile voire utile d'être sauf et sûr d'honorer
Sommes-nous pour autant sûrs que ce soit chose facile pour nous de résister à un Saint Honoré ?
Sauf, si bien sûr, il soit utile de se justifier, ce qui n'est pas forcément possible...
Possible ou facile, cela dépend sur quoi on se base, sauf votre respect mon roy...
Quoiqu'il en soit, et ça, soyez-en sûr, j'ai trouvé très utile de m'arrêter boulevard Saint Honoré
Et d'y acheter ce petit gâteau pas vraiment utile, sauf, bien sûr, pour les femmes faciles
Ou les petits gourmands, cela est fort possible...

De ces six mots, mon Roy, on jongle à volonté,
Leur donnant tour à tour un sens improvisé.
J'aurais bien parmi eux un septième rajouté,
Qui quelque soit sa place resterait inchangé.
Et qui pourtant est pour moi la première condition :
Ce mot-là ô mon Roy, n'est autre que le mot "Breton".

Aussi, Moi, Madeline, Marquise de Blain, Bretonne jusqu'au bout des ongles, reconnaît en Elfyn de Montfort mon Roy et m'engage à donner ma vie à le servir. Je m'engage à défendre la Bretagne qui est la terre qui m'a vue naître et qui me verra mourir.

Oui dans les figures libres, Madeline est bien plus à l'aise... et tant pis si c'est un hors sujet, l'expression orale ou écrite aura toujours le dessus face aux rituels répétitifs... Et puis, ça plait tellement à Nelson !

Se demandant d'où pouvait bien sortir cette nouvelle formule à la mode des six mots qui auraient très bien pu être remplacés par douze autres, ou réduits à un seul : loyauté, l'ancien prince de Bretagne, désormais simple Marquis, fort de son indifférence totale au devenir d'un titre qu'il n'emportera certainement pas dans la tombe, s'avança vers son successeur.

Elfyn de Montfort, je viens en ce jour te prêter allégeance, de la même manière que je te fis confiance pour reprendre cette couronne qui en ce jour ceint ton front, qui hier reposait sur le mien et devant laquelle nous nous devons de nous incliner.

Toutefois, du haut de mon âge et de mon expérience, je ne me contenterai pas d'un phrasé rituel qui s'oublie dès l'aube nouvelle. Le principe féodal se fonde sur un échange et sur un respect mutuel. Le suzerain apporte la protection, le vassal apporte son service. Être lige c'est être lié, mais servir ne veut pas dire être servile.

Depuis maintenant plus de ton 4 mois de règne nous avons eu quelques différends. Pour que le respect soit là, pour que le lien se fasse, il est important de laver ces différends. En tant que suzerain tu te devras d'entendre les conseils que je devrais, en tant que vassal, te prodiguer. Et ces conseils ne seront pas assortis de plates louanges à ta gloire, ils seront très souvent critique, puisque tu me connais, je répugne aux atermoiements de la raison face aux convenances. N'ayant ni richesse - j'ai fait un point d'honneur à refuser l'opulence - ni grande vigueur physique, la seule chose que je peux offrir à ton service est mon intelligence.

En retour, en tant que noble de Bretagne et tant que ton prédécesseur sur le trône, j'attends de toi tout d'abord que tu te consacres tout entier à la Bretagne et à son peuple, sans favoriser les tiens plus que d'autres, en te montrant juste, fort et bon envers tous les Bretons, qui ne doivent jamais devenir des sujets, mais toujours restés des gens libres. J'attends également de ta part le respect, qui jusqu'ici fait partiellement défaut, avec les petits crachats publics et les gros glaviots en privé.

En résumé je ne considère pas qu'être noble signifie être la brebis d'autrui, que la dignité à laquelle contraint un titre n'est pas nécessairement une entrave à la liberté d'agir et de s'exprimer, que la loyauté n'oblige pas à la servilité.

Si cela convient à la vision que tu as de la noblesse bretonne, alors considère que mon hommage t'es acquis et que je servirais la couronne grand-ducale comme il se doit.
Si cela ne te satisfait pas, je te laisse le soin de reprendre mes terres.

C'est que Souzix avait tout suivi sagement, trouvant la cérémonie agréable et reposante.
Celà lui faisais repenser à la France, lors de ses nombreux voyages diplomatiques.

Elle reveilla doucement son adorable époux et ses yeux remplis d'amour ne le quittèrent pas.

Il avait de la classe, une beautée inégalité dans toute la Bretagne, et c'est instinctivement qu'elle posa sa main sur son tout petit ventre arrondi.

Toute souriante, aimante et enfin heureuse....

Fraichement rentré en Bretagne d'une longue et périlleuse chevauchée dans des contrées situées plus au sud, le Duc du Trégor fut mandé par un certain nombre de ses compatriotes, et sommé d'aller se rendre à la cérémonie d'allégeance au nouveau Roy de Bretagne.

Il avait été invité à se rendre prestément à la cérémonie, et il lui avait été dit de ne pas arriver trop tard, sous peine d'être mis à l'amende...

Mis à l'amende, le Duc du Trégor l'avait déjà été de la part de son Grand Duc, si bien qu'il hésita longement à s'y rendre, quitte à y perdre ses titres... Querelle existait toujours entre les deux hommes...

Ecarté de certains cercles, et récemment mis à l'index pour avoir défendu les intérêts souverains de Breizh, il avait été et ne l'avait pas bien apprécié... Les sacrifices à sens unique commençaient à le peser, bien que son engagement pour la Bretagne n'en ait pas été amoindri.

Nilas tout comme d'autres nobles avait critiqué le Roy pour son règne sans partage et continuait à déplorer certaines choses, mais se présenta néanmoins à la cérémonie afin de renouveler son serment envers la Bretagne...

S'approchant du Roy, le Duc du Trégor vint donc accomplir son office, sans manquer d'égard aux autres personnes présentes, en prenant notamment soin de ne pas envenimer la situation avec la famille et les amis de feu le Baron de Donges.

La voix ferme et le ton posé, Nilas prononça donc les quelques mots magiques qu'on attendait de lui...

Nous, Nilas d'Artignac, Duc du Trégor, venons renouveller, une fois encore notre serment de fidélité envers la Bretagne et ses symboles, serment que nous formulerons sous le regard avisé de notre suzerain et Grand Duc de Bretagne, Elfyn de Montfort, incarnation physique et garant des intérêts souverains de Breizh.

Nous jurons, une fois de plus de toujours veiller à défendre et servir les intérêts souverains de notre Bretagne, au mépris de tout autre, et que nous pourchasserons et anéantirons tous ses ennemis, quel qu'ils soient, jusqu'à ce que la mort nous emporte.

Nous restons et demeurons homme de la Bretagne souveraine et de ses représentants légaux, que nous jurons de servir avec loyauté et abnégation en gardant toujours à l'esprit ces six mots : Sauf, Sûr, Honoré, Utile, Facile et Possible.

Ces quelques mots prononcés, le Duc du Trégor fait un pas en arrière, en attendant la suite.

Mouaip ça roule, bien par-ce que je suis duc aujourd'hui

Met un genou au sol.

Grand Duc Fynou, tu auras tout mon soutien si tu te montre juste, zélé et couillu, sinon je n'hésiterais pas à prendre mon envol. Breizh est faite pour dominer ou pour crever. Tu pourras compter sur mes hommes, mes navires, mes relations, mes écus, mon pouvoir et ma vie pour faire valoir la puissance de la Bretagne.

Une missive en provenance du Berry ou de Genève, qu'importe, le courrier la déposa entre les mains de qui de droit.

Citation :

A mon cher et honoré frère et Roy de Bretagne Elfyn de Montfort,

faisant partie de ces bretons qui à l'extérieur de notre mère Bretagne, œuvrent dans de lointaines contrées pour le rayonnement et la reconnaissance de celle-ci, je ne serai, hélas, pas de retour au pays avant la fin de la cérémonie d'allégeance.
D'autres de ma famille ou du clan Montfort, sont avec moi, au loin que je te demanderais de bien vouloir excuser pour leur retard, et pour lesquels je me portent garant d'une allégeance et d'un fidélité à toute épreuve.
J'ai nommé,
Son éminence Verty, de Montfort Toxandrie (au demeurant, prince de l'église)
La dame Olesia de Montfort Toxandrie
Et la dame Evaléa-Périgny


Je te prie, donc de considérer que le sous-dict serment vaut pour moi autant que pour mes vassaux.

Moi, Clodeweck de Montfort-Toxandrie, Cardinal Camerlingue, Primat de Bretagne, Cardinal chancelier de la congrégation de la Saincte Inquisition, Cardinal-Archevêque de Tours, Duc de Montfort, devant le Très Haut, et sous le regard d’Aristote,
Renouvelle, ce jour mon serment d'allégeance, à Dieu, à la Bretagne, à ses symboles, et à son Grand Duc, Elfyn de Monfort.
Par la même je met ma personne, mon savoir et mon verbe à son service et jure devant tous et sous le regard d'Aristote de toujours respecter mon serment de baptême, de prêtre, de servir la Bretagne et son souverain Elfyn de Montfort lui prêtant allégeance , fidélité, conseil et service.

Fait à Chambéry le 4 Avril de l'an 1459 de la Saincte Eglise Aristotélicienne.

C'est sans hésité qu'il s'était présenté à son souverain, saluant d'un court signe de tête les visages familiers, il se posta face à son Roy. Genou au sol.

Moi Lanceor de Kerroch, Vicomte de Lokentaz, Chevalier de Langonnet et homme des l'ordre Des Trente, je prête ici hommage au Grand Duc de Bretagne, Elfyn de Montfort, mon souverain, pour mes terres de Lokentaz et de Langonnet.
Je deviens homme de notre nouveau Grand Duc. je jure de le servir et de servir la Bretagne en gardant toujours à l'esprit ces six mots : Sauf, Sûr, Honoré, Utile, Facile et Possible.

L'homme d'armes se releva, salua son souverain et rejoignit la foule.

Et c'est le moment que choisit la Comtesse de MONDOUCET sans T, pour s'avancer afin de faire allégeance à leur Souverain. Depuis quand ne l'a-t-on pas vu à la cour ? Ses enfants, Nael et Nolwenn, ont grandi de manière spectaculaire. On peut remarquer que les traits de Salomé sont souriants et reposés, elle n'a pas encore trente ans.

Sa robe, du même bleu que ses yeux, susurre une harmonie de courbes vives à chacun de ses pas, fondue dans la douceur d'ivoire de la peau si fine de son visage. Un doux regard en direction de son éternel promis, et les volutes d'un cou délicat s'inclinèrent, suivant de près le genou qui ploya avec grâce.

Votre Majesté, en ce jour, veuillez recevoir de nous, Salomé de Loch Garnam, Comtesse de Mondoucet, notre sincère hommage. .

Puisque son adoption a été considérée comme "irrégulière", elle a reprit, pour les rares qui s'en souviennent, son nom irlandais.

Nous devenons femme de notre nouveau Grand Duc. Nous jurons de le servir et de servir la Bretagne comme nous n'avons jamais cessé de le faire, en gardant toujours à l'esprit ces six mots : Sauf, Sûr, Honoré, Utile, Facile et Possible.

Il avait attendu son suzerain, le duc du Trégor, le valeureux Nilas d'Artignac, celui qu'il servait en premier lieu. Il était pour le baron, impossible de venir se présenter avant lui. L'étiquette. Le respect.
Et puis soudain, quelque chose dans l'air semblait moins lourd, moins pesant. Une tension apaisée. A ce moment précis, la compagne de son duc, Salomé, s'avança à son tour. Maintenant que le couple du Trégor s'était présenté, et que l'ambiance s'était allégée, il pouvait s'avancer à son tour, sourire digne sur son visage, altier. Son pas est sûr, un regard à la duchesse qui partageait sa vie, ses jours comme ses nuits... La sublime Anastriana... Puis un regard à celui qui devenait son second suzerain, le Grand Duc. Un regard plein de respect et de dignité partagés.

Un genou à terre, une main écarte sa cape aux couleurs de Trebeurden derrière lui.

"Moi Bioul de Lanngroez, Baron de Trebeurden, vassal du puissant Duc du Trégor, je prête ici hommage au Grand
Duc de Bretagne, Elfyn de Montfort, mon souverain, pour mes terres de Trebeurden.
Je deviens homme de notre nouveau Grand Duc.
Je jure de le servir et de servir la Bretagne en gardant toujours à
l'esprit ces six mots : Sauf, Sûr, Honoré, Utile, Facile et Possible."

Il se relève, et recule pour prendre place parmi les nobles. Un frôlement de la main à la duchesse du rohannais, discret, imperceptible, et le voila posté près de Nilas.

Le Duc d'Hennebont s'approcha à son tour. Les yeux un peu dans le vague, il revoit sa première prestation de serment à la Bretagne et à ses symboles. C'était il y a longtemps déjà... Aujourd'hui, les mots qu'il va prononcer prennent pour lui une signification particulière, celle d'un renouveau qu'il espérait, qu'il attendait, et auquel il veut oeuvrer aux côtés de nombreux autres Bretons dont certains, et non des moindres, sont présents en ce moment.

Moi, Marick de Montfort-Laval,duc d'Hennebont, je promets d'être fidèle au Grand Duc Elfyn de Montfort, et de lui garder entièrement contre tous mon hommage, de bonne foi et sans ruse. Je mets à son service mon verbe et mon épée, et jure de servir la Bretagne en gardant présents à l'esprit ces six mots : Sauf, Sûr, Honoré, Utile, Facile et Possible.