Arrivée de Glaria

L'homme d'armes, harnois jais et bastarde au côté avait fait son apparition. Sourire entendu lorsque qu'il voit la main sur le pommeau.

Je vous entends caqueter depuis le bout du couloir... Me doutais qu'il y avait de la donzelle ici !

S'installe au bureau.

Bon... Vous êtes là pour apprendre le breton ou pour vous caresser le pommeau ? Si vous arrivez à me convaincre vous apprendrez que lorsqu'on porte la main à son arme c'est pour s'en servir !

Se cale au fond du siège.

Vous saurez vous battre, c'est bien çà ?.... Fort bien... Dégainez votre lame et mettez vous en garde, garde Von tag en adossé !

Glaria le toisa du regard un sourire aux lèvres.

Puis elle le regarda essayant de comprendre son charabia.. "Garde Von tag en adossé"... Puis elle se dit qu'elle allait devoir reprendre ses cours de bretons à moins qu'il ne s'agisse d'une autre langue qu'elle ne connaissait pas. Bon comment allait-elle s'en sortir sur le coup... et puis tanpis après tout...

Le principal c'est de savoir la manier cette épée et non savoir comment s'appelle telle position.. Pfff, dans sa maréchaussée de sa ville natale et pour la défense de St Pol, on ne lui avait pas demandé telle position pour faire correctement ce qu'on attendait d'elle.

Aussi, elle décida de lui répondre de son petit air espiègle tout en dégainant son épée de son fourreau.

Sa lame vers le bas, le pommeau bien tenu dans sa main, elle planta son épée sur le bureau du mestre d'armes tout en le tenant par la main.

Jolie phrase ! Qui veux dire ?

Que vous n'y entravez rien en escrime...!

Se lève d'un bond.

Et virez moi votre lame de mon bureau avant que je vous l'enfonce moi même dans la panse ! Vous vous croyez au marché aux poissons ?

Comme coupe-papier c'est pas mal, on va vous trouver une place dans un bureau...

Gonfanonnier, virez moi çà !

Elle le vit se lever d'un bond et sourit en retirant sa lame de son bureau.

Ne me dites pas que vous avez eu peur d'un vulgaire coupe papier ?

Puis elle se tourna vers le gonfanonnier.

Puis elle le regarda de nouveau en lui esquissant un sourire en coin. Elle, dans un bureau... jamais de la vie se disait-elle. Bon apparemment, il ne l'acceptait pas, enfin c'est ce qu'elle comprit. Mais qu'importe pour elle, ils avaient besoin de volontaire en France et elle y sera.

Bien, c'est votre choix, messire... et je suppose votre dernier mot que j'accepte, ne vous inquiétez pas.

Moi qui ne suit point bretonne d'origine, je peux comprendre que vous préfériez l'un des vôtres parmi vous. Soit.

Cependant, messire... J'espère que votre ordre ne refusera pas une lame de plus pour se joindre à ceux qui se trouvent en terre hostile. Je suis de celle qui n'ont qu'une parole. J'ai proposé mon aide, ma vie pour aider les vôtres que je sois ou pas l'un de vos membres.

Elle se tourna de nouveau vers le gonfanonnier.

[b]Dame, j'espère recevoir de votre part, missive pour me joindre à vous. Comme indiquer dans celle que je vous ai fait pa

Glaria avait fait quelques mètres en dehors de l'enceinte du chateau ne comprenant toujours pas sa réaction. Elle regarda son René qui se préoccupait à voler après l'une de ses congénères. Celle-ci se sauvant à chaque fois de branche en branche lorsque René arrivait. Et celui-ci s'acharnant à continuer à poursuivre sa proie.

Elle s'arrêta net. Puis se tourna et se redirigea d'un pas rapide vers le bureau où elle espérait y trouver le mestre d'armes. Elle n'était pas du genre à s'imposer mais une explication lui était primordial. Etait-ce parce qu'elle n'était pas bretonne ? Elle voulait en avoir le coeur net.

Elle toqua à la porte puis y entra. Elle sortit doucement son épée de son fourreau et la posa délicatement sur le bureau du mestre d'armes avant de prendre la parole.

Messire, veuillez excuser cette audace et peut-être en cela, vous allez vous méprendre en ce qui me concerne et demander à vos gardes de me virer de là.

Mais sachez que j'étais venue pour vous donner cette épée, ainsi que ma vie.

Comme je l'ai dit à votre gonfanonier, j'ai une dette envers la Bretagne et je veux m'en acquitter. Quitte à y perdre la vie, si nécessaire.

Je me fiche d'être anobli ou autres, cela n'était pas mon but. Je pourrais rester écuyer à vie que je m'en tape. Ce que je veux servir c'est la Bretagne et personne d'autres. Votre Ordre me le permettait et vos enseignements également. Je pensais peut-être à tort que vous étiez les meilleurs, je n'en sais rien. Votre organisation m'attirait.

Si tout à l'heure j'ai été pour vous trop loin, je m'en excuse. Cela n'était en rien mon intention. J'ai agi sous l'impulsion de l'incompréhension de votre langage. Et en prônant mon arme sur votre bureau, je voulais simplement vous montrer que j'étais prête pour vous servir.

Elle s'arrêta quelques minutes, tournant la tête vers les gardes se demandant si ceux ci allaient l'éjecter.

J'ai compris que je n'étais point digne de votre Ordre et ne vous inquiétez pas... je ne vais pas m'incruster ou me mettre à genou pour que vous m'acceptiez. Mais pour avancer j'ai besoin de savoir les raisons pour lesquelles vous me refusez.

Et si vous me permettez... si j'aurai une seule demande à vous faire ce serait de répondre à cette question, messire. et si vous pouviez me l'accorder, je vous en serais reconnaissante.

Le mestre avait écouté la tirade sans mot dire.

Si l'audace est une certaine forme de courage, vous n'en manquez pas jeune fille ! Et j'avoue que c'est plutôt plaisant...

Je préfère largement les gens qui me disent qu'ils n'ont pas compris plutôt que les impétueux qui croient que leurs pauvres gestes vont leur donner raison... En général, ceux là finissent mal et souvent raccourcis...

Chez moi, la confiance et le respect se gagnent par le comportement...Considérez donc que vous avez une dette envers moi et qu'elle ne sera effacée que lorsque je l'aurais décidé !

Si vous sortez du rang ne serait ce qu'une seule fois je vous botterai tellement le cul pour vous sortir de chez nous que vous devrez prendre des bains de siège jusqu'à la fin de vos jours !!!

C'est clair ?

Chevalier Secate, vous lui montrez ses quartiers... Et lui donnerez du matériel pour qu'elle répare correctement ce bureau...

Avec plaisir Mestre.

Glaria comme vous êtes entrée à mon service en tant que civile, nous allons voir pour que vous restiez mon escuyer hors et chez les Trente.

(accès donné)

Secate revint avec des outils qu'elle avait emprunté au forgeron du coin, moyennant quelques pièces vu qu'elle lui retirait ses outils de travail.

Glaria, dit elle en posant délicatement les outils à terre, je crois que vous savez ce qu'il vous reste à faire.
Cette table me sert à chaque entretien, donc j'aimerais pouvoir m'en servir pour encore de nombreuses fois. Vous seriez aimable de me la remettre en état